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Environnement bancaire et monétaire Diplôme des Métiers de Banque
Instruments indirects
Les autorités monétaires agissent indirectement sur la quantité de la masse monétaire à travers le
marché monétaire (la politique de l’open-market).
Avec la libéralisation des économies, les autorités monétaires agissent de plus en plus à travers le
marché monétaire.
Pour atteindre son objectif final (stabilité des prix), la politique monétaire agit sur plusieurs
variables monétaires (évolution de la masse monétaire, …) qui donnent une vision claire sur
l’évolution de la demande et des prix. Ces variables constituent ce qu’on appelle « les objectifs
intermédiaires de la politique monétaire ». Elles sont très liées et agissent sur l’objectif final
(stabilité des prix).
Dans le contexte actuel, et avec l’évolution rapide que connaissent les systèmes monétaires et
financiers (faiblesse de la demande de monnaies due à l’apparition d’autres moyens de paiement),
beaucoup de pays se passent des objectifs intermédiaires au profit d’une action directe sur
l’évolution des prix. C’est ce qu’on appelle les politiques de « ciblage d’inflation ».
Depuis l’indépendance et jusqu'aux années 90 (début des réformes bancaires et financières), la
politique monétaire au Maroc a été surtout basée sur des instruments directs :
• L’encadrement des crédits : cette mesure a été appliquée entre 1969 et 1972, puis à partir
de 1976 avant d’être abandonnée définitivement en janvier 1991.
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• Taux de réescompte : cette mesure a été abandonnée en juin 1995.
1
• La réserve obligatoire : cette mesure a été instituée en 1967.
Au Maroc, l’objectif final de la politique monétaire est que le taux d’inflation ne dépasse pas 2%. Ce
taux prend en considération le pouvoir d’achat des citoyens ainsi que l’évolution des prix des
partenaires économiques et des pays concurrents.
Les autorités monétaires se fixent comme objectif intermédiaire de la politique monétaire le
contrôle de l’évolution des agrégats monétaires (notamment l’agrégat M1). Le contrôle de cet
agrégat permet d’agir sur la demande globale et par la suite sur le niveau général des prix.
d. Evolution de la politique monétaire au Maroc
Durant les dix dernières années, l’application de la politique monétaire au Maroc est passée par
deux étapes essentielles :
Avant 1999
L’intervention de Bank Al Maghrib a surtout visé l’alimentation du marché monétaire en liquidités.
En effet, pour alimenter les banques en liquidités, Bank Al Maghrib a fait recours aux avances
monétaires (les appels d’offres hebdomadaires à 7 jours et les avances à 5 jours). Ces avances ont
constitué depuis leur mise en œuvre en juin 1995 l’instrument essentiel pour agir sur les liquidités
bancaires et les taux d’intérêt. Cependant, depuis 1995, l’impact de cette mesure demeure faible
du fait de la surliquidité croissante des banques (en 2004 la moyenne mensuelle des avances n’a
pas dépassé 23 millions de dirhams alors qu’entre 1995 et 1998 elle s’élevait à 2.2 milliards de
dirhams). En parallèle de cette mesure (les avances), la Banque Centrale a agi aussi à travers les
taux d’intérêt. Ainsi elle a baissé ses taux de référence à huit reprises entre novembre 1995 et
décembre 2002.
1 Taux de réescompte : Taux fixé par Bank Al Maghrib pour le réescompte des effets de commerce par les banques.
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