Page 71 - Microsoft Word - méthode Coué
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Le sujet veut faire telle chose, mais, s'imaginant qu'il n'en est pas
capable, il fait exactement le contraire de ce qu'il veut.
Le vertige est un exemple frappant de ce que j'avance:
Une personne côtoie un précipice sur un sentier étroit, elle ne pense
d'abord à rien; brusquement l'idée lui vient qu'elle pourrait peut-être
tomber dans l'abîme. Si elle a le malheur de regarder de ce côté, elle
est perdue; l'image de la chute se fait dans son esprit, elle se sent
attirée par une force invisible qui augmente avec les efforts qu'elle
fait pour résister, elle y cède et va se briser au fond du gouffre. Telle
est la cause de la plupart des accidents de montagne.
CE QUI SE PRODUIT AU PHYSIQUE SE PRODUIT AUSSI AU MORAL, ET
LES PENSÉES MALSAINES SONT COMME UNE SORTE D'ABÎME QUI
DÉTERMINE LA CHUTE DE CELUI QUI NE SAIT PAS S'Y SOUSTRAIRE.
L'influence de l'esprit sur le corps existe, j'ajouterai même qu'elle est
infiniment plus grande qu'on ne le pense communément. Elle est
immense, incommensurable : nous la voyons déterminer quelquefois
des contractures ou des paralysies qui peuvent n'être que
passagères, mais [[80]] qui aussi peuvent durer toute la vie, si des
circonstances particulières ne viennent pas changer l'état psychique
des malades.
Témoin une femme à Paris, enfermée dans sa chambre depuis 11
années, que j'ai fait lever, marcher et courir.
Je ne veux pas dire que la volonté n'est pas une force. Au contraire,
c'est une grande force; mais elle se retourne presque toujours contre
nous. Il faut vous mettre dans cet état d'esprit : « Je désire telle
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