Page 7 - Microsoft Word - TAROT LES 72 LAMES
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Le nombre 1 se situe à l’origine des choses, il symbolise en conséquence le
principe qui anime et ouvre toutes les successions possibles. Voilà pourquoi on
le prend dans le jeu de la consultante comme le symbole de l’amant, du fiancé,
du mari, de l’homme lui tenant à cœur. Il est une possibilité active débouchant
sur une réalisation. Comme du sein d’un océan partent toutes les vagues. Du 1
s’ébranlent les différentes potentialités.
Tous les fruits de l’habileté humaine se présentent face au personnage qui
manœuvre avec dextérité les doigts placés en face de lui, sur une table. Le jaune,
le rouge, le vert, etc…toutes les couleurs s’unissent face à la table de couleur
chair, qui figure l’activité face au monde sensible, celui-ci étant modifié par les
efforts humains qui le modèlent, le créent, le recréent, dans l’incessante illusion
de la MAYA. Solidement campé sur ses pieds, le bateleur introduit un principe
d’action dans la vie matérielle et mentale, aspects de l’existence auxquels il se
trouve le plus apte.
Le jugement n’est pas une lame spirituelle. Les secrets dont il s’agit ici sont des
techniques. L’homme est placé par sa naissance devant un déterminisme astral
qui s’exercera dans la sphère matérielle, mentale et amimique. Seul le plan
spirituel échappe à ce déterminisme. Ce plan spirituel, fermé pour la plupart, est
toutefois contenu dans le symbolisme du nombre 1, celui-ci gérant tous les
autres nombres, on doit prendre le bateleur comme la somme de nombreuses
possibilités et, de fait, aucune lame du tarot n’est davantage modifiée par son
entourage, par les autres lames se groupant éventuellement autour d’elle. Le
sens de prestidigitation (venant à la fois étymologiquement du latin digitus :
doigt et de praestigium : illusion, artifice) montre bien que le bateleur touche les
choses avec les doigts, donc qu’il modifie avant tout le monde sensible. Dans le
jeu, sa présence montre la modification, le point de départ de quelque chose.
On ne pouvait, plus clairement par cette allusion pénétrante au mystère du
monde sensible et à son artifice (celui de la MAYA), circonscrire le fait du
changement perpétuel de la matière, le fait aussi que ce qui apparaît aux sens
comme étant le plus solide, est en réalité ce qui fait l’homme et se présente de
nouveau à lui sans d’autres amères représentations.
Sans la réalité du monde visible se cache, se dissimule une réalité invisible, la
première lame est l’invitation, pour les clairvoyants, à pénétrer co-existentiel au
monde sensible.
medioline.com JLR.Benrezkellah