Page 121 - Essais de sciences maudites / par Stanislas de Guaita. 1890-1920.
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ANALYSE DE LA ROSE-CROIX 119
les suprêmes degrés de l'échelle de Jacob, dont le
mystérieux mm occupe le sommet.
A chacun des chœurs Khunrath fait
angéliques,
correspondre encore l'un des versets du décalo-
gue c'est comme si l'ange recteur de chaque
degré ouvrait la .bouche pour promulguer l'un des
préceptes de la loi divine. Mais ceci semble un peu
arbitraire et moins digne de fixer notre attention.
Une idée plus profonde du théosophe de Leipzig
est de faire jaillir les lettres de l'alphabet hébreu de
la nuée d'Atziluth criblée des rayons séphirothiques.
Faire naître des contrastes de la Lumière et des
Ténèbres les vingt-deux lettres de l'alphabet sacré
hiéroglyphique,–lesquelles correspondent,comme
on sait, aux vingt-deux arcanes de laDoctrine Abso-
lue, traduits en pantacles dans les vingt-deux clefs
du Tarot des Bohémiens, n'est-ce pas condenser
en une image frappante toute la doctrine du Livre
de la Formation, Sepher-Yetzirah? (r)~ï'' 130 ).
Ces emblèmes, en effet, tour à tour rayonnants
et lugubres, mystérieuses figures qui symbolisent
si bien le Fas et le Ne fas de l'éternel Destin,
Henry Khunrath les fait naître de l'accouplement
fécond de l'Ombre et de la Clarté,, de l'Erreur et de
la Vérité, du Mal et du Bien, de l'Être et du Non-
Être Tels soudain surgissent à l'horizon d'impré-