Page 79 - Lux in Nocte 16
P. 79
G Model
ARTICLE IN PRESS
PALEVO-951; No.of Pages12
M. Otte / C. R. Palevol xxx (2016) xxx–xxx
les êtres vivants et le récit mythique. De son statut fait de structurés. Par les émotions qu’il suscite, l’art plastique
pures abstractions, le mythe se réalise dans l’image, il y incarne la fluidité abstraite des récits mythiques, de nature
devient réel, tangible, permanent et actif. éphémère.
Toutes les situations bâties dans les arts paléolithiques Les voûtes de Lascaux, encore elles, illuminées de
relèvent d’une « réalité » pensée en opposition avec celle l’intérieur par la clarté du voile de calcite humide sous
réellement vécue. Les compositions « extravagantes », où les peintures colorées et vibrantes, évoquent des contes,
s’associent les icônes animales, ne restituent jamais la réa- des récits, aujourd’hui davantage ressentis dans leur glo-
lité observée, mais elles créent une situation ressentie balité que saisis dans le détail de leur structure. Ces récits
comme plus puissante et concurrente au monde vécu. Le mythiquesy prennent alors une existence, comme si la pen-
cheval entouré de bisons (parfois dressés) apparaît comme sée religieuse devenait des images sur les voûtes colorées
un « mythème » (élément d’un mythe), assez fréquent pour qui dominent le visiteur et en déterminent le sentiment.
qu’on y ait vu la dyade fondamentale aux arts paléoli-
thiques (Leroi-Gourhan, 1965). De proche en proche, de tels Référence
mythèmes, alignés ou associés, restituent des récits mytho-
logiques très variés, mais toujours cohérents et clairement Leroi-Gourhan, A., 1965. Préhistoire de l’art occidental. Mazenod, Paris.
Pour citer cet article : Otte, M., Arts et pensée dans l’évolution humaine. C. R. Palevol (2016),
http://dx.doi.org/10.1016/j.crpv.2016.05.001
6RPPDLUH
79