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Christine Adamo - Copyright NMS51GC





                        l’ordinateur  ou  l’iPhone.  Ça  doit  quand  même  moins  manger  les

                        cellules de jouer sur l’iPhone ou de regarder les pubs à la télé que

                        de boire une grande bouteille d'eau de punaise.
                               J'ai dit ça à papa. Il a rigolé et il a répondu, rien-de-moins-

                        sûr-fiston,  rien-de-moins-sûr.  J'en  ai  plus  parlé.  Papa  doit  savoir

                        puisque  lui,  il  en  fait  des  pubs.  Même  que  maman  dit  c'est-un-
                        métier-de-flemmard-et-d'attardé-mental.  Peut-être  qu'elle  est

                        jalouse  parce  que  papa  gagne  plus  d'argent  qu'elle.  Et  lui,  il

                        travaille en s'amusant.
                               Ce qui est sûr, c'est qu’à l’université, maman doit pas rigoler

                        tous  les  jours.  J'y  suis  allé  des  fois  avec  elle.  Elle  voulait  me

                        montrer où elle travaille et où je ferai mes études plus tard. Mais ça

                        m’a pas donné envie. A l’université, les maisons sont toutes grises,
                        toutes sales, et les gens souvent aussi. Même que j'ai visité l’endroit

                        où les étudiants cherchent le métier qu’ils pourront faire plus tard

                        s’ils  travaillent  bien.  Là,  j’ai  vu  la  dame  qui  leur  donne  les
                        renseignements. Avec ses cheveux collés sur sa tête comme si elle

                        avait gardé un bonnet depuis sa naissance, et sa langue toute grise

                        qui  sortait  de  sa  bouche  entre  les  mots  qu’elle  parlait,  elle

                        ressemblait au lézard  qu’il y a dans mon livre sur les  Galápagos
                        qu’on m’a offert à Noël dernier. A côté, maman était presque jolie.

                               En même temps, à l’université, tout le monde avait l'air de

                        l'aimer  beaucoup  (maman,  pas  le  lézard  des  Galápagos).  En  tout
                        cas, les gens étaient tous très polis avec elle. Mais c'est aussi vrai

                        qu'avec les professeurs, on peut jamais savoir. Ils font des phrases

                        tellement savantes que quand on entend la fin, on se souvient plus
                        du début. Et on a oublié si c'était méchant ou non.








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