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« Interrogation »
On avait tous obéit, la ville était vide Et puis, où qu’on se tourne, il y a les oiseaux
Les uns au-dessus des autres en tours verticales La rue leur appartient, ils se posent où ils veulent
nous errons indécis dans un monde bancal roucoulent tendrement ou chantent pour eux seuls
dehors l’ange extermine mutique et avide s’endorment dans les squares et boivent aux caniveaux
Partout la peur règne, jour et nuit sur les ondes Mais quand reviens le temps de mettre un pied dehors
Les lèvres et les mains farouchement occultées allons-nous déranger la tranquille harmonie
les deux yeux seulement disent l’humanité qui a enchanté les boulevards assoupis
Plus de foule qui rit, ni révolte qui gronde pour entacher le ciel clair encore et encore ?
L’air est saturé d’un inhabituel silence Il y aura sans doute un répit…
On apprend peu à peu a murmurer au vent au moins pour cette nuit…
on perçoit lentement le souffle du printemps
des sons oubliés par des années d’abstinence
Libéré des humains, Paris reprend ses droits
Plus aucune voiture en cohue frénétique
Son urbanité retrouve le champ poétique
des avenues d’Hausmann, de ses passages étroits
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