Page 103 - 4 Quartiers de reves a partager Erick Gaussens 2024
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« Herbes folles »




                                   Elles nous cernent, elles nous cernent                       Elles sont amies de l’oiseau                               Certaines jolies et d’autres pas

                                   Crient les peureux aguerris                                  Au vol libre et provoquant                                 D’humeur frivole ou résolue

                                   Elles nous cernent, elles nous cernent                       Pour les Zazie dans le métro                               Moi je les aime quelle qu’elles soient


                                   Les herbes folles dans Paris                                 Et pour les tristes chalands                               Bien chapeautées ou têtes nues




                                   Elles sont partout dans toutes les rues                      Elles ne sont pas insolentes                               Elles nous cernent, elles nous cernent


                                   Echevelées filles du vent                                    Elles vivent leur vie sans déranger                        Crient les~élus~ébaubis

                                   Qui dansent à cœur, à cœur perdu                             Mais elles n’ont pas de patentes                           Elles nous cernent, elles nous cernent

                                   Quand s’en retourne le printemps                             Donc ne sont pas autorisées                                Ces folles herbes de la vie

                                                                                                                                                           .

                                   Passe encore dans les squares                                Comme les clochards elles sont frappées


                                   Après tout c’est la nature                                   D’alignement d’alignement

                                   Mais boulevard, nos boulevards !                             Et à grand coup de sifflets

                                   Elles osent tout ces créatures                               On les condamne sans jugement





                                   Et puis en plus elles sont sauvages                          Mais voilà un coup de vent

                                   Ne se donnent pas à qui veux tu                              Et s’enfouissent deux trois graines

                                   Elles dédaignent les maquillages                             Au grand dam des adjudants

                                   Et se rient bien des fausses vertus                          Elles reviennent belles et sereines





                                   Elles nous cernent elles nous cernent

                                   Crient les lâches endoloris


                                   Elles nous cernent elles nous cernent

                                   Il faut les tuer avant minuit
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