Page 13 - Furtives Rencontres 12 oct 2022
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« Et tout à coup, je perds pied »
Nonchalant chaland au hasard de rues ensoleillées, un samedi d’été, je promenais.
Mon âme était tranquille, rien ne la troublait, les magasins futiles étalaient vêtements et objets.
Des gens déambulaient, par groupes ou solitaires, des jeunes gens riaient et parfois n’osaient pas se prendre par la main.
Et puis tout à coup, dans une lente transition, mon âme d’abord puis mes yeux se sont troublés.
Un instant avant, je nageais tranquillement dans cette mouvance paisible, et maintenant je me retrouvais à perd pied.
Ma vision du monde devenait floue comme enveloppée d’une couche liquide, ponctuée çà et là par fugaces brillances de
notes de musiques.
Je me retrouvais dans un espace vide, avec peut être vaguement un arbre, mon âme et mes yeux entamaient un vain
dialogue comme si j’attendais quelque chose, ou quelqu’un, Godot peut être, de Samuel Beckett ?
« VLADIMIR/mes yeux. - Alors, on y va ?
ESTRAGON./mon âme - Allons-y.
Ils ne bougent pas. »
Rien ne bougeait, j’étais ailleurs et pourtant même confuse la vie m’entourait en arrêt sur image, la seconde avant la
noyade ?
Les fugaces brillantes notes de musiques tintèrent à mes oreilles comme la sonnerie au théâtre battant le rappel, et je me
remis à marcher, et sourire et mes yeux s’approfondirent de ciel bleu
Instant d’égarement ou bien troublant moment de solitude qui tout à coup me submergea et m’entraina à perd pied ? Alors,
on y va ? je ne sais pas.