Page 8 - final book Sophie les blancs manteaux
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Un couple à Montmartre



         A Montmartre on imagine des peintres :
         la naïveté délicate des maisons d’Utrillo,
         sous le regard moqueur des petits poulbots
         leurs manteaux fripés ont la lune pour cintre.

         Dans les rues de pavés, un couple enlacé
         chuchotent doucement loin des regards bourgeois,
         « à Malypense l’amour on le montre du doigt »,
         chante Escudero, le gitan de la butte, le poète oublié.


         Les lampadaires le long de l’escalier
         fredonnent les airs de la rue St Vincent
         du temps où les grisettes s’en allaient promenant
         un bibi sur la tête et des bottines aux pieds

         La butte fait silence pour nos deux amants
         le feuillage envahit les grilles de fer
         un si tendre écrin, un camaïeu de vert
         c’est un bonheur tranquille
         qu’ils conjuguent au présent
                                                                             Montmartre, rue Paul Albert, 2017
         © Erick Gaussens Hillwater                                  Grès cérame, émaux de Briare, pâtes de verre
                                                                                              39 * 33 cm
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