Page 67 - 2 Quartiers de reves a partager Erick Gaussens 2024_Neat
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« Allée du Luxembourg »



                                        L’absinthe coule à flot dans leurs iris absents,                              Parfois on voit assise à l’ombre des statues

                                        Prévert et Rimbaud trébuchent sur le gravier,                                 Une dame sans âge au regard bienveillant


                                        Mystérieuses envolées de leurs ailes de géants,                               Quelques miettes aux moineaux, lancées de sa main nue

                                        Baudelaire, parfois, les croisent dans l’allée.                               Et l’on se sent heureux l’espace d’un moment





                                        Tout se mélangeait dans mes songes, à dix-huit ans.                           Mon cœur sait que tantôt je reviendrais ici

                                        Foisonnement confus de rimes ou de vers libres,                               Sous les branches amies, fraicheur en clair-obscur

                                        La liberté baignait nos baisers innocents,                                    Nos sentiers buissonniers, tes sourires jolis

                                        « Gardarem lou Larzac » nous chantaient les félibres.                         Au tumulte des mots, offriront la césure.





                                        Ce temps est parti,

                                        Mais le bateau de ma vie,

                                        Souvent revient voguer jardin du Luxembourg…





                                        Quelques chaises accolées,

                                        Souvenirs ravivés,

                                        Nos chemins de traverse existeront toujours…





                                        Fontaine Médicis, les souvenirs s’épanchent,

                                        Dans l’eau un peu ridée se reflète le temps,

                                        Mais il n’a plus de prise, d’un seul coup de manche,


                                        Nostalgie effacée, bonheur du temps présent.
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