Page 42 - AFJET Carnet de Voyage N°24
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  ... et à George Sand !
Surplombant de près de trente mètres la Petite-Creuse, le château de Boussac est indissociable de l’auteur de « Jeanne » dans lequel on retrouve des pages inspirées. Elle y séjourna autour de 1840 laissant une trace remarquable. Consciente de la valeur patrimoniale des lieux, elle fit appel à son ami Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments Historiques pour en recenser les tapisseries, et plus particulièrement « La Dame à la Licorne », série monumentale de six pièces mettant en scène les sens, connus ou... cachés. On prétend qu’il y aurait eu d’autres tentures de la même veine mais qu’elles auraient été irrémédiablement détruites.
Selon George Sand, dans une vision poétique qui lui va parfaitement, ces tapisseries auraient été réalisées par le seigneur de Boussac Pierre d’Aubusson, pour agrémenter la captivité du prince Djem (Zizim), emprisonné dans la tour de Bourganeuf, au sud de la Creuse. La légende a-t- elle supplanté la réalité ?
42 afjet - Carnet de Voyage n°24 - Printemps 2024 association française des journalistes et écrivains de tourisme
La chambre de George Sand
La grande salle et la tenture de la Dame à la Licorne
Cette passion de Sand pour le château de Boussac est parfaitement illustrée par Bernadette Blondeau.
De nombreuses pièces lui sont dédiées : tout particulièrement une chambre donnant sur la campagne creusoise et une salle à manger. La romancière adorait recevoir et tisser un réseau mondain.
Chaque objet présenté a été choisi avec justesse pour laisser la place à l’imagination du visiteur, offrant un contrepoint spectaculaire aux appartements du domaine de Nohant-Vic dans l’Indre.
« La laine fait chanter les murs »
Les tentures de la Dame à La Licorne sont désormais visibles au Musée de Cluny de Paris.
Lorsqu’on sait les affres subis par ces ouvrages, il a mieux valu que ce patrimoine inestimable soit ainsi protégé.
Si le château expose toujours des collections importantes de tapisseries du XVIe et au XVIIIe siècles, (feuilles de chou, mille-fleurs, mythologies...), nombre d’entre elles ont disparu avec le temps, déchirées, découpées, abîmées : au gré des frimas et des visées mercantiles des occupants, elles ont servi de couvertures de chevaux, de protections d’automobiles, de cache-misère des sols défoncés... ou bradées pour quelques sous.
Aujourd’hui, preuve de l’attachement de la châtelaine à cet art, le château de Boussac accueille dans l’entrée et dans une salle aménagée au premier étage, une exposition permanente dédiée aux œuvres originales de Lurçat et de Dom Robert.
 



















































































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