Page 41 - AFJET Carnet de Voyage N°24
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 Château de Boussac :
la curiosité ? Une qualité !
Au nord-est du département, Boussac est un bourg vivant bénéficiant d’une position privilégiée à proximité de la Préfecture de la Creuse, Guéret, à portée de l’Allier vers Montluçon et de l’Indre vers La Châtre. On y vient immanquablement pour son château, lieu mémoriel aux portes du Berry.
Son sens du détail va jusqu’à animer les salles visitées de superbes compositions florales.
Le charme opère, la magie de l’hétéroclite fait œuvre d’une vie : on parcourt les pièces, de cuisine en salons, de vestibules en salles à manger, de boudoirs en chapelles, comme autant de cabinets de curiosités, chargés d’histoires et d’objets insolites : ici, un crâne, des oiseaux de faîtage. Là des bonnets d’évêques, des maroquins, des bourses... Là encore, des ustensiles ménagers, des outillages de ferme, des jouets anciens, bilboquets, trictrac, bouliers...
Bernadette Blondeau (devant sa collection de fruits d’albâtre et de marbre) La salle de l’archevêque
La salle de jeux d’inspiration XVIIIe
La salle à manger et les vaisselles de porcelaine
itinéraires
 Une histoire riche et tourmentée
Le château de Boussac a été érigé au XIIIe siècle, même si des légendes voudraient qu’il existât dès l’Antiquité. Plus probablement associé à Jean 1er de Brosse qui lui donna son aspect définitif, il fut le théâtre des affres de chaque époque et le lieu successif d’occupations, les unes plus inattendues que les autres. Siège de la plus petite Sous-préfecture de France, partagé un temps avec la gendarmerie, voué à la destruction des révolutionnaires, occupé au siècle dernier par des exilés espagnols qui n’avaient comme autre moyen de survivre que d’en brûler les bois, laissé à l’abandon et aux foires à bestiaux, le château dévasté s’ouvrait aux quatre vents au sortir de la seconde guerre mondiale.
Il fut finalement cédé en 1965 par le Département pour un franc symbolique à Lucien et Bernadette Blondeau.
Un culte à la fidélité familiale...
Bernadette Blondeau, propriétaire, n’est pas avare d’anecdotes lorsqu’elle parle de « son » château. Elle se souvient des premiers jours, jeune femme d’une vingtaine d’années, engagée auprès de son époux dans la réhabilitation de ce patrimoine.
Aujourd’hui, la fidélité à l’œuvre commune lui donne une force extraordinaire afin de perpétuer la mémoire de ses éternels amours, pour l’homme aujourd’hui disparu et les lieux, indestructibles. Elle ne s’économise pas, tant pour recevoir elle-même les visiteurs que pour enrichir régulièrement les collections présentées. « Il m’arrive de me
lever à l’aube pour courir les brocantes avec ma fidèle Eliane et trouver l’objet qui complétera utilement une pièce, une bibliothèque, une vitrine... »
    afjet - Carnet de Voyage n°24 - Printemps 2024 association française des journalistes et écrivains de tourisme
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