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LE CONTE AUTHENTIQUE
DE LA GALETTE DES ROIS.
CHAPITRE 1
Il était une fois un Roi pauvre. Très pauvre. Pauvre de
monnaies trébuchantes. Tellement pauvre qu’il était habillé de
feuillage, sa couronne était de gui et de lierre et que son
aimable demeure était fabriquée de branchages et de lianes.
Sa Royale Majesté s’imposait a elle-même ce que ses sujets
subissaient : une restriction alimentaire dont l’inanition faisait
des ravages et un dénuement style saint François à en perdre
l’assise tout en restant digne.
Le royaume de ce Roi, était aussi vaste que les proportions
n’étaient pas mesurables, avec un taux de dépeuplement à
faire pâlir les fortes concentrations de populations de
mégapoles connues et à venir sur des territoires voisins.
Il faut ajouter à cela un désintérêt des touristes.
Sa Majesté était dépossédée de l’âme mercantile. Il était avant
tout hédoniste voire épicurien. La décence lui interdisait
d’explorer ses terres à des fins de contre faims à soutirer les
biens de la chair de ses sous-sols. Le marché intérieur était
très modeste et les marchés extérieurs peu rentables.
Mais on ne gère pas une royauté avec le porte-monnaie du
premier mendiant venu. Il faut du coffre, de l’audace, et il ne
suffit pas d’une autorité bienveillante mais d’une autorité
d’économie efficace et d’investissements performants.
Le Roi s’y refusait ! Ici, le bât blessait. Et pourtant, il se sentait
en péril éminent, en chute libre, emportant le peu de vivants
encore autour de lui.