Page 35 - MAG 5.3_FEV 2016 mobile
P. 35

FÉVRIER 2016 35 MAG
PROGRAMME PRIME D’EMPLOI-QUÉBEC
12 660 $ POUR ENGAGER
UN IMMIGRANT OU RÉFUGIÉ SYRIEN
L
Unis ensemble pour la cause des réfugiés syriens. On reconnaît Siroun Melkonian, présidente du Carrefour d’Intercultures de Laval, Aline Dib, conseillère municipale et responsable du dossier des réfugiés, Marc Demers, maire de Laval, David De Cotis, maire suppléant, Kathleen Gagnon, directrice du Centre de bénévolat et Moisson Laval et Danae Savides, directrice générale du Carrefour d’Intercultures de Laval.
Nouveaux élèves
À la Commission scolaire de Laval, le secrétaire général et directeur des commu- nications, Jean-Pierre Archambault, con- firme l’inscription de 146 réfugiés syriens. « Seulement en décembre, nous avons accueilli 115 nouveaux élèves en prove- nance de la Syrie », explique-t-il. Rapide- ment, des postes ont été créés. Des spé- cialistes ont procédé à une évaluation linguistique des enfants. « La majorité d’entre eux ne parle pas français », note M. Archambault. « Nos écoles débordent déjà, mais nous avons trouvé des solutions comme le réaménagement de certains locaux. » Au Collège Montmorency, des Syriens arrivés précédemment dans la région suivent déjà des cours de francisa- tion. « Dans un groupe, la moitié de la classe est composée de Syriens », observe Sylvie Loyer qui s’attend à recevoir des nouvelles inscriptions pour les sessions de 10 semaines (250 heures) débutant en février et avril.
Comité
Sensible au sort des réfugiés syriens, une élue au conseil municipal de Laval, Aline Dib, a proposé le 3 novembre dernier de former un comité de partenaires afin d’accueillir ces nouveaux arrivants. « C’est une cause humanitaire qui nous interpelle tous », indique la conseillère du quartier Saint-Martin originaire du Liban.
Une dizaine d’organismes, dont la Chambre de commerce et d’industrie de Laval, Emploi-Québec, le Centre de bénévolat et Moisson Laval, la Ville de Laval, font partie du comité. Tous veulent que les Syriens s’adaptent à leur nouvelle vie. Cela débute souvent par un premier emploi. Lors du Salon des entreprises, au Château Royal, le 23 février prochain, la Chambre de commerce et d’industrie de Laval a proposé de réserver un kiosque afin d’accueillir les représentants des com- munautés syriaque et arménienne, ainsi que le Carrefour d’Intercultures de Laval. « Tous ont bien apprécié notre offre et, de notre côté, nous préparons une banque de CV et de profils de Syriens intéressés à trouver un emploi que l’on pourra transmet- tre à nos partenaires », indique Khadija Solgui, représentante de la Chambre de commerce et d’industrie de Laval au sein du comité.
Quant au maire de Laval, Marc Demers, il a donné une contribution de 45 000 $ aux organismes responsables de l’accueil des réfugiés. « Laval est la deuxième ville qui attire le plus d’immigrants au Québec. On fera le nécessaire pour supporter les organismes qui veillent à faciliter leur intégration dans la communauté. » Il a été impossible de connaître la capacité maximale d’accueil des réfugiés syriens à Laval.
es entrepreneurs intéres- sés à engager un immi- grant ou un réfugié syrien peuvent se prévaloir d’un soutien salarial s’élevant
jusqu’à un montant maximal de 12 660 $.
Par Annie Bourque
À ce montant peut s’ajouter une subven- tion qui vise à défrayer les coûts liés à la formation, l’encadrement et l’accom- pagnement de la personne qui intègre un nouvel emploi.
« Les entreprises peuvent aussi obtenir des subventions pour le développement de la gestion de ressources humaines incluant la diversité culturelle », explique Rola El-Hayek d’Emploi-Québec Laval.
Une ligne téléphonique, 1 877 644-4545, est mise à la disposition des employeurs qui ont des postes à offrir aux personnes immi- grantes dont les réfugiés syriens font partie.
547 réfugiés
Depuis décembre dernier, 547 réfugiés syriens (dont 375 adultes) ont été accueillis à Laval. Plus de 70 % d’entre eux ont la chance d’être parrainés par des familles ou groupes de la communauté. Au cours de sa mini-enquête, la représentante du MAG a appris que 12 entreprises lavallois- es ont déjà proposé 62 postes à ces nou- veaux immigrants qui ont dû quitter leur pays déchiré par une guerre sanglante.
Au Québec, 187 entreprises ont offert 914 postes aux réfugiés syriens. Les
postes varient de commis d’entrepôt à agent de centre d’appels, en passant notamment par programmeur en infor- matique, voiturier, aide-déménageur et représentant des ventes.
De bonnes raisons
Raed Bechara est président-directeur général d’Industrie de palettes Standard (IPS). Lui-même originaire de la Syrie, il souhaite engager une douzaine de ses anciens compatriotes. Deux raisons l’inci- tent à augmenter le nombre de ses employés de 39 à 50 : « Je parle arabe et j’ai besoin de cette main-d’œuvre. » De plus, son entreprise peut s’inscrire au Programme de francisation en milieu de travail d’Emploi-Québec. « À l’intérieur de nos installations, nous avons déjà une salle de formation qui pourrait accueillir nos futurs employés. Je trouve important, pour leur intégration, qu’ils apprennent le français. »
Des pourparlers sont presque terminés avec les fonctionnaires d’Emploi-Québec. « Si ce n’était que de moi, des Syriens auraient pu commencer à travailler chez nous depuis au moins trois semaines », ajoute Raed Bechara.
Au magasin Winners sur la rue Chomedey à Laval, le gérant Said El-Moumni, d’ori- gine marocaine, est arrivé au pays il y a 15 ans. Cet ancien ingénieur comprend bien la situation actuelle des réfugiés. « Nous accordons les mêmes chances à tout le monde. L’expérience dans le commerce et détail est transférable », précise-t-il.
CE QU’UN PDG DOIT SAVOIR
1 877 644-4545 : ligne téléphonique pour les employeurs qui désirent offrir des emplois à des immigrants. Aide financière de 12 660 $ : si une entreprise engage un réfugié syrien ou autre immigrant, elle reçoit une aide financière jusqu’à un maximum de 12 660 $. Ce montant est attribué à titre de soutien salarial pour l’inté- gration en emploi (dans le cadre de PRIME). D’autres coûts pourraient être financés, comme la formation d’ap- point et la dépense salariale d’encadrement (sous certaines conditions).
http://www.emploiquebec.gouv.qc.ca/entreprises/recruter/aide-financiere-a-lembauche/ integration-des-immigrants-et-des-minorites-visibles/


































































































   33   34   35   36   37