Page 13 - L'inné et l'Acquis, le magazine qui a du chien N° 8 MARS-AVRIL 2022
P. 13
L ' I N N É E T L ' A C Q U I S
QUEL EST LE TRAITEMENT POUR LA
DILATATION-TORSION D’ESTOMAC
CHEZ LE CHIEN ?
Des voies veineuses sont mises en place,
des perfusions et médicaments sont
administrés afin d’essayer de contrer l’état
de choc. Des procédures de décompression
sont mises en œuvre en parallèle et dans
l’urgence, consistant en la mise en place
d’un trocart (grosse aiguille ou cathéter) afin
de décomprimer l’estomac des gaz accumulés (gastrocentèse). Un anesthésique
est administré et un tube et passé dans l’estomac via l’œsophage afin de vider
l’estomac au maximum et de le rincer.
Quand son état le permet, l’animal est opéré rapidement. Sinon l’opération est
réalisée quelques heures après réanimation médicale en soins intensifs. Lors de la
chirurgie, des signes de nécrose sont recherchés sur les organes. L’estomac est
repositionné et est ancré sur le coté droit de l’abdomen pour éviter toute récidive
(gastropexie).
Parfois, une zone de nécrose est décelée sur l’estomac et nécessite son ablation
(gastrectomie). Lorsque trop d’estomac est touché, le pronostic devient désespéré
et l’euthanasie de l’animal est recommandée. Si l’estomac n’a pu être vidé par le
tube œsophagien, ou s’il contient des corps étranger il est alors ouvert pour être
vidé (gastrotomie).
Parfois la rate est également tordue et des caillots sanguins se sont développés
dans ses vaisseaux. L’ablation de la rate (splénectomie) est alors nécessaire. Les
chiens peuvent vivre normalement sans rate.
L’animal peut aussi présenter des troubles du rythme cardiaque. Ils sont présents
dans environ 40% des cas si un problème de rate nécessite son ablation. Ces
troubles peuvent être mortels et nécessitent un traitement particulier.
QUELS SONT LES RISQUES ET LES
COMPLICATIONS POSSIBLES ?
Comme lors de toute chirurgie, des
complications peuvent survenir.
Bien que rare, un décès lors de l’anesthésie
peut survenir. C’est pourquoi il est parfois
préférable de réanimer l’animal en soins
intensifs avant d’envisager une intervention
chirurgicale. Grâce à l’utilisation de protocoles
anesthésiques modernes sécuritaires et
d’appareils de monitorage (ECG, oxymétrie
pulsée, suivie de la pression sanguine…), le
risque est minimisé.
L’infection est une complication peu fréquente puisque des techniques de stérilité
stricte sont utilisées pendant l’intervention et que des antibiotiques sont
administrés.
13