Page 37 - l'inné et l'acquis, le magazine qui a du chien N°5 septembre/octobret 2021
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L  '  I  N  N  É     E  T     L  '  A  C  Q  U  I  S

                                              LETTRE OUVERTE


        À toi qui es venu me chercher,


         Te  souviens-tu  encore  de  moi ?  Te
       souviens-tu  de  moi  à  qui  tu  avais  donné
       le prénom de Rio ? Dis, réponds-moi.

       Je  ne  comprends  pas  pour  quelle  raison
       je  me  retrouve  assis  derrière  ces
       barreaux.

       Je  pensais  que  nous  partions  en
       promenade  et  j’étais  si  heureux.  Pour
       une  fois  que  tu  prenais  le  temps  de
       clipser  ma  laisse  à  mon  harnais.
       Combien  de  fois  as-tu  pris  le  temps  de
       me promener ?
       Mais  c’était  oublié.  Tu  prenais  de  ton
       temps pour en partager avec moi.

       Pour moi, tu représentes tout. Tu le sais, n’est-ce pas ?

       Tu  es  venu  mechercher  quand  j’étais  encore  avec  ma  mère,  mes  frères  et  mes
       sœurs.
       Tu as promis à mon éleveuse Hélène que tu t’occuperais bien de moi et que tu me
       soignerais quand j’en aurais besoin.
       Elle  m’a  confié  à  tes  bons  soins,  elle  qui  m’a  appris  tant  de  petites  choses.  Elle
       serait si triste, mon Hélène, si elle savait où je me trouve aujourd’hui.

                                                    Qu’est-ce  que  j’ai  fait  de  mal  pour  que  tu  me
                                              laisses  devant  cette  maison  en  m’attachant  à  un
                                              piquet ? Dis, qu’est-ce que j’ai fait de mal ?
                                              J’ai toujours essayé d’être un bon chien pour toi. J’ai
                                              fait  des  petites  bêtises,  mais  tu  ne  prenais  pas
                                              toujours  le  temps  d’essayer  de  me  comprendre.  Je
                                              gémissais la nuit, car j’étais triste.
                                              Je faisais pipi dans la maison, car tu ne comprenais

       pas  que  j’avais  besoin  d’aller  dehors  quand  je  tournais  sur  moi-même.  Je  ne
       comprenais  pas  tes  réactions.  Tu  me  parlais  alors  j’étais  heureux  que  tu  me
       parles.
       Oui, je n’ai que toi et maintenant, tu n’es plus là. Je suis sûr que tu vas revenir. Tu
       ne peux pas me laisser dans cet endroit sans revenir me chercher. Je suis un bon
       chien et je t’ai donné tout mon amour. Un amour inconditionnel.
       La gentille directrice passe devant mon box et secoue la tête.
       - Mon pauvre Rio. Tu es un chiot Covid.
       Qu’est-ce que ça veut dire être un chiot Covid ? Je ne suis pas de race Covid, moi.






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