Page 4 - Le siflet D'oc
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Zoom sur nos arbitres



        Stéphane COULON, 29 ans, Fédérale 1, Enseignant, Couiza-Espéraza (11), début en 2007


                                          Quel est ton passé dans le rugby ?
                                          J’ai découvert le rugby à 10 ans au Stadoceste Tarbais, grâce à l’un de mes amis
                                          d’enfance. J’y ai joué jusqu’en Crabos au poste de 3  ème  ligne-aile puis, j’ai vite
                                          compris que ça allait être compliqué de m’y faire une place. J’ai donc choisi de
                                          rejoindre un club de la banlieue Tarbaise, le BALS, où j’ai pu exercer avec le profil
                                          d’un 3 ème  ligne atypique « pas-plaqueur/gratteur », en tant que 8 et demi
                                          (l’équivalent d’un 9 sans passe qui pousse dans les mauls), alors que je donnais mes
                                          premiers coups de sifflet. Pour le bien du rugby, j’ai arrêté de jouer à 19 ans et
                                          décidé de me consacrer pleinement à l’arbitrage.
                                          Comment es-tu venu à l’arbitrage ?
                                          J’ai toujours participé aux rencontres de sensibilisation à la règle, organisées pour les minimes par le Comité
                                          Armagnac-Bigorre. Mais, je dois surtout ma venue à l’arbitrage (et beaucoup plus encore) à René
                                          BORDENEUVE, ancien juge de touche de Top 14 et collègue de mon père en Gendarmerie. J’ai d’ailleurs été
                                          recruté à la caserne, sur le palier de l’appartement. J’ai accroché immédiatement et 12 ans et demi après, je
                                          suis encore là !

        Quel est ton meilleur souvenir ?
       J’en ai beaucoup, sur et en dehors du terrain, avec des gens que j’apprécie
       particulièrement. J’avoue toutefois avoir eu des frissons pendant plus de 80
       minutes, lorsque j’ai eu la chance d’officier en tant que 4 ème  arbitre à la finale de
       la Coupe du Monde U20 où la France a été victorieuse face à l’Angleterre, en
       2018. La « Marseillaise » chantée à gorge déployée par un Stade la
       Méditerranée bouillant, c’est quelque chose...


       As-tu une anecdote à partager ?
       J’ai pris tout le sens de l’expression « travail d’équipe » chère à l’arbitrage
       quand, vers 2 heures du matin, à l’occasion d’un retour sur Carcassonne après
       un match à Bourg-en-Bresse, j’ai crevé sur l’autoroute à 350kms de l’arrivée. J’ai
       dû enfiler mon gilet jaune sur la bande d’arrêt d’urgence pour protéger Pierre-
       Olivier JULIEN qui changeait la roue à la lumière du flash du téléphone de mon
       coach, Dominique PARRINI, pendant que Jean-Marie BOUVIER s’empressait
       d’immortaliser la scène sur son appareil ! Un instant de grâce !


       Des Finales dirigées ?
       J’ai eu la chance de pouvoir diriger la finale Armagnac-Bigorre de 3 ème  série en
       2013 avec notamment, Anthony VERLAGUET comme assistant et Éric LASSUS en
       RF, avec lesquels j’avais commencé ma carrière. J’ai également pu assister
       d’autres amis comme le sémillant Thibault SANTAMARIA avec l’excellent Jean-
       Marie BOUVIER, lors de la dernière finale Honneur du Languedoc. Des souvenirs
       extras.

       Quelles sont, selon toi, les qualités pour être un bon arbitre ?
       Je pense qu’un bon arbitre doit connaître le jeu et être placé de façon assez
       satisfaisante pour pouvoir trier habilement les fautes et prendre ses décisions au
       bon moment. À ces aspects techniques doivent s’ajouter un zeste de caractère
       pour affronter l’adversité, quelques pincées de communication efficace et un
       soupçon de sourire. On est content d’être là et on le montre.

       Comment te projettes-tu ?
       Mon objectif n°1 actuel est celui d’arbitrer à l’échelon supérieur et donc, en ce qui me concerne, d’accéder à l’arbitrage des divisions
       professionnelles. Je travaille dur pour y parvenir et continuerai de donner mon maximum pour atteindre ce but.

       Un argument pour faire venir quelqu’un à l’arbitrage ?
       L’arbitrage est une vraie famille : j’ai retrouvé un lien similaire à celui que j’avais en club, voire même plus fort, dans le relationnel avec la plupart
       des personnes que j’ai côtoyées depuis 12 ans. J’ai développé de belles histoires d’amitié et je prends toujours autant, si ce n’est même plus
       qu’avant, de plaisir sur le terrain.


       Et si c’était à refaire ?
       Je resignerais les yeux fermés. L’arbitrage – et tout ce qui tourne autour – est sans conteste l’un des plus beaux chapitres que l’on m’ait donné à
       vivre depuis bientôt trois décennies. Je n’ai aucun regret, aucune frustration et j’ai envie de m’amuser encore longtemps sur les terrains.
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