Page 21 - Les contes de la Lune
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L'écureuil ? Oui ! Il grimpe très bien aux arbres ... Il suffit de trouver un arbre si grand qu'il frôle
les nuages, et ainsi cela fera un escalier qui monte jusqu'au Ciel.
Mais il lui faut un compagnon assez fort pour reprendre le soleil à l'ours et le ramener. Le carcajou
est désigné parce qu'il est si fort qu'il pourrait tenir tête à l'ours et il sait grimper à toute vitesse les
montagnes les plus escarpées. On appelle aussi le glouton parce qu'il a la réputation d'être « l'animal le
plus féroce du Grand Nord ». Le lynx parce qu'il est fort, souple et agile : ilpeutgrimperhautdans
,
la montagne, et même dans un arbre. Le renard parce qu'il est rapide, malin et rusé ; il sait se faire
discret, se fondre dans son environnement et faire en sorte qu'on ne puisse pas suivre sa trace. Le loup
parce qu'il est endurant et résistant, il sait courir longtemps.
Pour espionner l'ours et pénétrer chez lui sans qu'il ne se doute dequelquechose,ilfautunanimalqui
se faufile partout, la souris
est choisie.
Mais qui sera assez grand et fort pour porter le soleil ? Qui court assez vite pour échapperàl'ours ?
Tous regardent autour d'eux et leur regard se pose sur le renne resté timidement à l'écart. Pourtant
sous sa douceur apparente, le renneestpleindegrandesqualités.Ilestendurant,traverselanoirceurde
cette nuit si longue sans seplaindre,ils'estadaptéaufroidettrouvesanourrituresouslaneige;ilesttrès
habile à voir ce qui est dissimulé ou secret.
Après un long conciliabule, ils partent à larechercheduplusgrandarbredesenvirons.Ilsletrouvent
sur une montagne : c'est un immense sapin plusieurs fois centenaire dont la cime se perd dans les nuages.
, désigné comme le plus leste des animaux, grimpe aussitôt de branche en branche avec agilité.
L'écureuil
Il monte si haut qu'il disparaît bientôt aux yeux de ses compagnons qui attendent au pied de l'arbre.
Plus de bruit, le moindre son est étouffé par la neige, seules quelques pommes de pins rongées qui
tombent au sol indiquent que l'écureuil est bien vivant et qu'il poursuit son escalade en plein brouillard.
Au fur et à mesure qu'il s'élève, il agite le panache de sa queue pour percer la masse des nuages. Il
monte sans cesse et se demande si le sapin a une cime. Peu à peu, cependant la voûte nuageuse
s'éclaircit au-dessus de sa tête ; une lueur apparaît enfin et bientôt l'écureuil est aveuglé par une lumière
intense tandis qu'une forte chaleur roussit sa fourrure. Il vient de percer la voûte céleste et de déboucher