Page 30 - Rebelle-Santé n° 228
P. 30

RENCONTRE
Anne Dufour
  Laetitia de Laroullière
OSTÉOPATHE À PARIS
 Chaque mois, nous partons à la rencontre d’un ou d’une thérapeute*. Aujourd’hui, conversation avec Laetitia de Laroullière, ostéopathe à Paris.
© Magdeleine Bonnamour
   Rebelle-Santé :
Comment êtes-vous devenue ostéopathe ?
Laetitia de Laroullière :
J’avais 10/12 ans quand j’ai découvert l’ostéopathie pour chevaux. À l’époque, passionnée par la nature (je le suis toujours !), je voulais devenir ostéopathe équine. Puis, j’ai été traitée en ostéopathie pour une sciatique à l5/16 ans et j’ai pu en constater l’efficacité sur moi-même. Quelques années plus tard, j’ai échoué à la prépa véto, et décidé de m’orienter vers l’ostéopa- thie pour humains. Ces 5 ans d’études ne me faisaient pas peur puisque j’étais désormais sûre de ma voie et, aujourd'hui, je suis heureuse de ce parcours.
Quels sont, selon vous, les plus grands succès de l’ostéopathie ?
Il y a 2 niveaux de réponse.
Le succès est :
1 = celui du ressenti du patient,
2 = celui de l’équilibre de son corps perçu par le thé- rapeute.
Il faut soulager le symptôme, évidemment, mais aussi équilibrer le corps pour prévenir d’autres symptômes. On peut aussi parler du succès de réussir là où d’autres approches avaient échoué : cela signifie que l’ostéopathie était le bon outil ici. Le plus grand succès, c’est quand on est le plus ajusté. Ce n’est pas toujours le cas ! Ainsi, si l’ostéopathie est efficace contre la plupart des torticolis, certains relèvent d’une
30 Rebelle-Santé N° 228
tout autre thérapie (prise en charge). On nous consulte généralement pour des douleurs dites fonctionnelles, c'est-à-dire sans atteinte organique identifiée. Les examens ne « donnent » rien, contrairement aux douleurs organiques, dont l’origine lésionnelle est identifiable par une radio, une prise de sang...
Par exemple, un patient se plaint de son omoplate : le bilan médical est normal, mais lui, il a mal ! Alors certes, on peut le soulager en libérant la contracture musculaire locale douloureuse... mais si l’origine du problème vient d'une compensation des chevilles ou de la hanche, il faudra la traiter, sinon la douleur re- viendra. C’est notre travail.
Donc, votre regard est avant tout physique ?
Oui, toujours ! Le corps parle et nous l’écoutons avec nos doigts. La consultation démarre par des questions-réponses à l'oral. J’essaie de découvrir ce qui a pu contraindre le corps, le blesser, même il y a plusieurs années. Accident, opération, maladie, chute, travaux dentaires, traitement médical (= stress chimique), voire opération ophtalmologique... Tout ce qui l’a stressé peut expliquer un « point de tension » qui ne cède pas. Si ce questionnaire ne « donne rien », on passe à d’autres questions plus axées sur l’émotionnel ou l’environnement : y a-t-il eu des chocs psychologiques, un changement de vie soudain ? Ensuite, je vérifie avec mes mains si les tis- sus bougent comme ils le devraient. Parfois, le simple fait d’évoquer un éventuel contexte émotionnel se
 













































































   28   29   30   31   32