Page 6 - Rebelle-Santé n° 228
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En bref
Scandale de la Dépakine® : c’est l’État qui va payer !
Petit rappel : la Dépakine® est un médicament du laboratoire Sanofi utilisé en cas d’épilepsie.
Jusqu’en 2016, il était prescrit aux femmes enceintes alors que ses effets secondaires sur les enfants à naître étaient connus depuis belle lurette (années 1980) par le laboratoire.
Pour Rebelle-Santé, Lucie Servin avait rencontré Cyril Pocréaux, qui a mené une enquête sur la Dépakine® (à retrouver dans le N° 212). On a ainsi appris que si Sanofi connaissait les risques pour les fœtus dès les années 1980, « ce n’est pourtant qu’en 2006 que la molécule est "déconseillée" aux femmes enceintes, et l’inscription du pictogramme sur les boîtes pour alerter les femmes enceintes a été imposée en 2017 par l’association des victimes, l’APESAC, qui s’est battue pour ça. »
Jusqu’à 30 000 enfants seraient concernés en France, même si l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) semble minimiser les chiffres...
Or, ce n’est pas Sanofi, pourtant mis en examen pour « tromperie aggravée » et « blessures involontaires » qui a été condamné le 2 juillet, mais l’État, qui doit indemniser les familles d’enfants lourdement handicapés. L’État a « failli à son devoir d'action et d'information, notamment dans les notices de ce médicament commercialisé par Sanofi depuis 1967 dont on sait aujourd'hui la grande dangerosité pour les enfants de mères traitées. »
Or, l’État, c’est nous... N’est-ce pas Sanofi qui savait depuis les années 1980 que son médicament était dange- reux et qui aurait dû avertir les patientes et les médecins et imprimer les mises en garde ???
Pendant que les contribuables financent l’indemnisation aux familles pour les dégâts causés par Sanofi, cette même entreprise verse 4 milliards de dividendes à ses actionnaires.
Des trains transversaux
Railcoop, une coopérative installée dans le Lot, veut créer une ligne directe Lyon-Bordeaux d’ici 2022 et, dans la foulée, installer d’autres lignes pour faire se rejoindre les grandes villes sans passer par Paris. L’idée, c’est de rendre acces- sibles des territoires plutôt isolés jusqu’alors, que ce soit pour le transport de matériaux ou celui de passagers. Pas de TGV, un train qui met un peu de temps (6 h 47 pour Lyon-Bordeaux), mais à un tarif plus abordable que le trajet en TGV qui passe par Paris. Une belle idée pour faire progresser la part du train, plus écologique que la voiture, le camion ou l’avion. Souhaitons que les pouvoirs publics, qui subventionnent de manière importante les compagnies aériennes à la suite de la crise sanitaire, soient aussi intéres- sés par ce projet et le soutiennent.
par Sophie Lacoste
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