Page 6 - Rebelle-Santé n° 201
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En bref
par Sophie Lacoste
Des préservatifs à la bonne taille...
Un peu comme les chaussettes qui go- dillent sur les chevilles, un préservatif trop grand semble source d’inconfort... C’est en tout cas ce qui ressort d’entretiens publiés récemment dans The New York Times. Aux États-Unis, l’exagération des mensurations masculines expliquerait pourquoi seul un tiers des Américains utilisent ce type de protection. Une étude parue en 2014 dans le Journal of sexual medicine montre que les dimensions « homologuées » étaient un peu trop loin de la réalité (une longueur com- prise entre 17 et 21 cm pour une moyenne de longueur effective à 14,2 cm...). Alors, forcément, ça godille...
Chez nous, heureusement, il y a davantage de choix dans les tailles.
Antibiotiques : arrêter d’en prendre avant d’avoir fini la boîte...
On nous a toujours dit qu’il était important de finir sa cure d’antibiotiques, d’ailleurs c’est ce que préconise l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Or, dans un article récemment paru dans le British Medical Journal, des chercheurs suggèrent qu’il est temps d’arrêter quand les symptômes ont disparu... Dans cette tribune, le professeur Martin Llewelyn, spécialiste des maladies infectieuses, et neuf autres médecins ou professionnels de santé, réfutent la théorie selon laquelle il faudrait prendre le traite- ment « jusqu’au bout » : « Cette idée n’est soutenue par aucune preuve, et prendre des antibiotiques plus longtemps que nécessaire augmente le risque de résistance. »
Le professeur Peter Openshaw, président de la Société britannique d’immunologie, semble approuver ses collègues et indique que l’une des solutions pourrait être « d’uti- liser les antibiotiques uniquement pour faire baisser l’infection bactérienne à un niveau où elle peut être combattue par le système immunitaire du patient ».
À l’heure où l’antibiorésistance devient un problème majeur de nos sociétés, cela semble tout à fait empreint de bon sens.
Lévothyrox® : les patients attaquent
Dans « l’affaire » du Lévothyrox®, le laboratoire a changé la for- mule du médicament tout en sachant très bien que cela risquait de modifier ses effets... Pourtant, la majorité des personnes qui en prennent chaque jour n’ont pas été informées. Une action collective réunit des assignations déposées par plus de cent per- sonnes auprès des laboratoires Merck. Pour leur avocat , maître Lèguevaques : « Les laboratoires savaient que 3 % à 5 % des malades allaient déclencher des effets indésirables forts, cela représente quand même entre 150 000 et 180 000 personnes. »
Médicaments contre l’acné : une autre pétition
L’isotrétinoïne est une molécule dérivée de la vitamine A utili- sée pour soigner l’acné sévère, qu’on emploie lorsque même les traitements antibiotiques semblent sans effets. Or, il ne s’agit pas d’une substance anodine, loin de là. C’est en effet le prin- cipe actif du Roaccutane®, médicament dont on connaît les possibles effets secondaires graves : dépression pouvant aller jusqu’au suicide. En 2007, une association de victimes de la molécule a même été créée en France : Association des Victimes du Roaccutane® et Génériques (AVRG). En 2008, Roaccutane® a été retiré du marché français, mais pas les génériques qui, de- puis 2015, ne peuvent être prescrits que par les dermatologues. Aujourd’hui, c’est l’un d’entre eux qui est sous les projecteurs : Curacné®. Le père d’un enfant de 14 ans a lancé une pétition pour que la prescription de ce médicament soit accompagnée d’une décharge de responsabilité du médecin, à faire signer aux patients ou aux parents (pour les patients mineurs) afin qu’ils reconnaissent avoir compris les risques graves qu’ils prennent. Son fils était en parfaite santé et passait un été dans la joie en famille et, subitement, il est parti, seul en vélo, et a mis fin à ses jours. Ce n’est qu’en lisant la notice du médicament, ensuite, que le père du garçon a relevé, parmi les risques possibles, des effets graves sur l’humeur : « Certains patients ont essayé de se suicider et quelques-uns y sont parvenus. On a rapporté que certains de ces patients n’avaient pas été déprimés. »
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