Page 40 - Rebelle-Santé n° 215
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ALTERNATIVE
Anne Dufour
On a testé pour vous
LE BAIN DE FORÊT
Promenons-nous, dans les bois... c’est bon pour la santé !
Dans la forêt, tout compte : arbres, plantes, mousses, sol, lumière, orientation, silences, sons... Voici quelques exercices soufflés par les branches des chênes et l’humus, pour une initiation aux bains de forêt en mode sylvothérapie (thérapie forestière).
Ce matin, 1er jour du printemps, c’était atelier purifiant aérien utile contre les bronchites, rhumes »,
« bain de forêt » (= shinrin yoku en japonais,
terme inventé par la Forest Agency of Japan en 1982). Nous voici donc en terres bretonnes, non loin de Rennes, en compagnie de Sophie Milbeau, écojar- dinière. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait de « se balader dans les bois », rien de révolutionnaire en somme. Quelques exercices plus tard, je constate que si une promenade en forêt est déjà merveilleuse en elle- même – pour les nerfs, la santé, les poumons... –, il est possible d’aller encore plus loin pour expérimenter les bienfaits de cet environnement particulier.
5 BÉNÉFICES MAJEURS DU BAIN DE FORÊT
Et qu’a-t-il de si spécial en fait ? Résumons en quelques points :
 L’air est chargé d’essences. « Une forêt de sapins "ne sent pas pareil" qu’une de niaoulis ou de canne- liers. Elle n’a pas non plus les mêmes propriétés santé. La nature étant bien faite, elle fait exhaler dans l’air les essences dont nous avons besoin au "bon" moment. Par exemple, aujourd’hui, principalement des rési- neux, qui renforcent l’immunité et aident à respirer –
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explique notre spécialiste... mais aussi contre les al- lergies au pollen. S’y mêlent des essences de chênes, frênes, hêtres, peupliers... au total, un cocktail unique à chaque forêt, à chaque période de l’année, consti- tué... d’huiles essentielles. On les appelle des phy- toncides*.
Il est chargé d’ions négatifs « produits exclusive- ment en milieu naturel, tout spécialement s’il y a de l’eau » – étang, lac, rivière, cascade...
 La terre renferme une bactérie amie pour l’immu- nité et la bonne humeur. « Mycobacterium vaccae stimule la production de sérotonine (hormone de l’apaisement) et de la dopamine (plaisir, motivation). Gratter la terre avec un petit morceau de bois, la tou- cher, la humer, fait pénétrer cette bactérie du bonheur en nous », tout comme quand on jardine ou que l’on marche/court/pédale/fait de l’équitation/joue en forêt.
Les paysages naturels calment et réduisent la pression artérielle. « Visuellement (couleurs, vraie lumière...) bien sûr. Mais aussi auditivement : les « petits bruits » de la forêt occidentale – ne parlons
Photos © Anne Dufour


































































































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