Page 6 - Rebelle-Santé n° 190
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Études, chiffres et faits
Pesticides tueurs d’abeilles :
on vend nos poisons ailleurs...
La bonne nouvelle, c’est que le Conseil constitution- nel a confirmé la constitutionnalité de l’interdiction des néonicotinoïdes en France. La mauvaise, c’est qu’il ne trouve rien à redire à leur fabrication en vue d’exportation. Comme le souligne l’association France Libertés, « La posture du Conseil constitution- nel est pour le moins ambiguë. Si d’un côté les "sages" confirment la constitutionnalité de l’interdiction de ces pesticides en France à compter du 1er septembre 2018 (avec une possibilité de dérogations jusqu’au 1er juillet 2020), d’un autre côté, ils autorisent les fabricants français à continuer à produire ces subs- tances et à les exporter – et cela malgré l’existence d’un consensus scientifique sur la dangerosité de ces substances qui n’est nié que par les compagnies qui les produisent. (...) Alors que la loi en question re- connaît les impacts néfastes des néonicotinoïdes "sur l’environnement, notamment sur les pollinisateurs, sur la santé publique et sur l’activité agricole"(art. 125), les "sages" donnent leur bénédiction aux firmes com- mercialisant ces pesticides pour qu’elles continuent à en produire sur le territoire français et à en exporter. Cela veut dire que, si le Conseil constitutionnel s’in- quiète de la santé des Français et du sort de la faune française menacée par ces pesticides, il se moque en revanche des effets délétères causés par l’exportation des néonicotinoïdes français vers des pays où la légis- lation est plus permissive. Encore une fois, la protec- tion des intérêts des entreprises françaises prime sur la protection des droits humains et le respect de la planète. »
Le microbiote et la dépression
Une récente étude australienne montre une fois encore le lien entre santé intestinale et humeur... « Dis-moi ce que tu manges et je te dirai si tu vas rire ! » Des chercheurs américains ont en effet étu- dié les liens entre le potentiel inflammatoire de l’alimentation et le risque de dépression. Résul- tat : un régime « anti-inflammatoire » limite les risques de voir la vie en noir ! Que mettre dans son assiette ? Des noix et grains entiers (blé, qui- noa...), des légumes cuits, des poissons et volailles (de qualité, évidemment), et on évite les aliments riches en acides gras saturés ou en sucres ajoutés.
Pokemon GO : pour se bouger un peu !
À l’heure où l’obésité et le diabète de type 2 touchent un public de plus en plus nombreux et de plus en plus jeune, des chercheurs spécialisés en diabétologie se réjouissent du succès du jeu Pokemon GO, car, parmi les causes les plus importantes du diabète de type 2 (qui représente 90 % des diabètes dans le monde) figurent le surpoids, l’obésité, le manque d’activité physique et la sédentarité. Or, pour le Dr Tom Yates, du Leicester Diabetes Centre, « Toute chose qui tire les gens de leur canapé et les fait arpenter les rues peut être une solution. Ce jeu est une idée novatrice pour des obésités débutantes. La marche à pied est largement sous-estimée. Pourtant, c’est la forme d’exercice la plus facile, la plus accessible et la plus éco- nomique pour devenir actif et rester en bonne santé. » Une récente étude publiée dans la revue Diabetes Care montre que 5 minutes d’activité toutes les demi-heures quand on a un mode de vie sédentaire en position assise suffiraient à faire baisser la glycémie...
Cancer localisé de la prostate : faut-il le soigner ?
Une récente étude américaine a comparé la mortalité de patients atteints d’un cancer localisé de la prostate avec ou sans traitement. Résultat : une surveillance active serait suffisante. En effet, les hommes atteints d’un cancer localisé de la prostate ont peu de risque d’en décéder dans les dix années qui suivent le diagnostic, qu’ils aient ou non subi une intervention chirurgicale ou une radio- thérapie. Aux États-Unis, un homme sur deux se contente d’examens réguliers. Le plus souvent, la maladie évolue très lentement. En 2012, un comité d’experts indépen- dants avaient déjà recommandé de ne plus procéder à un dépistage de routine du cancer de la prostate avec le test PSA. Ce groupe avait conclu que de nombreuses tumeurs n’évoluent jamais suffisamment pour menacer la vie des patients et qu’un traitement chirurgical ou radiologique est souvent inutile mais produit des effets secondaires néfastes pour ces hommes (source : Sciences et Avenir).
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