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Il y a des mots pour guérir, pour aimer, pour construire les petites phrases qui font du bien, c’est faire entrer
le bonheur. Mais il y en a d’autres qui savent tuer
toute espérance et toute douceur. Le choix est vite fait pour qui veut faire de sa vie une participation à l’énergie créatrice de bienfaits.
JE PARLE DONC JE SUIS
Le pouvoir de la parole provient de celui de l’inten- tion dont elle est le prolongement. Avec les mots, la vie peut s’élever vers les sphères de félicité ou se heurter aux murailles de l’enfer. On ne pense que trop rarement combien le sens de ce que l’on dit peut être interprété différemment. Il faut être pru- dent. Nous sommes les seuls êtres vivants dotés de la parole, c’est notre preuve d’évolution au sein de toutes les créations. À nous dès à présent d’en faire une continuité bénéfique à tout ce qui nous entoure autant qu’à nous-même.
C’est en nommant les choses qu’elles apparaissent. Ainsi est-il de bien loin préférable de dire “Quelle merveille !” plutôt que “Quelle tuerie !”. Car en par- lant, c’est tout notre univers émotionnel qui surgit en même temps que les mots. Nous ne ressentons pas la même chose à l’évocation d’une expression dévasta- trice ou à celle empreinte d’un sens positif. C’est par les mots prononcés ou pensés que nous édifions notre monde, c’est par eux que nous communiquons, avec les autres bien sûr, mais également avec notre propre existence.
Nous voulons de la joie, de la tranquillité, voire chan- ger les choses ? Eh bien changeons notre façon de nous exprimer. Un jeu comme un autre dans celui de la vie, qui a bien plus d’importance que l’on ne l’imagine.
LES PETITES PHRASES À RÉPÉTITION
Vous avez entendu parler des mantras, cette suc- cession de mots sacrés généralement gravés dans la langue sanscrite, porteurs d’un sens indéchiffrable pour les non-initiés. Davantage à la portée de tous, certaines formules bien construites permettent de se placer individuellement dans un état souhaité.
Par exemple : “Aimer c’est quelque chose et le reste n’est rien” d’Alfred de Musset. Voilà qui réconforte et efface les doutes, et se le répéter permet de prendre en compte que le fait d’aimer n’est jamais un temps perdu.
Quant à Albert Camus, il encourage ceux qui se sen- tent frustrés ou humiliés : “Heureux les cœurs qui savent plier, ils ne seront jamais brisés.” S’approprier
un rayon de soleil dans les jours trop sombres.
Pour peu que vous vous sentiez une âme de philo- sophe ou de poète, à vous le jeu des mots à assembler en cadeau de sérénité offert au début, au milieu ou en fin de vos propres journées. Par exemple, au réveil, se dire : “Qui a du cœur a des ailes.” Et voilà une journée qui prend un envol on ne peut plus positif.
Au cours de la journée, ne pas hésiter à se répéter : “Seuls, nous ne pouvons rien, mais ensemble, nous créons le monde.” Les relations en famille, au travail, et avec tous, vous le verrez, s’en porteront encore et toujours mieux.
Et le soir au moment de s’endormir, quand le som- meil tarde à se manifester, déversant une avalanche de pensées soucieuses, dites : “Un courant bleu dans un courant d’air, et voilà l’espace.” Puis laissez-vous glisser en cet espace jusqu’à devenir si léger que votre souffle apaisé vous porte jusqu’au ciel des rêves.
JOINDRE LE GESTE À LA PAROLE
Vous aimez marcher, danser, courir ? Ou simplement vous reposer assis à une terrasse de café, sur le banc accueillant du square de votre quartier, au bord de l’eau ou au pied de la sagesse d’un arbre ? En toutes situations, le secret des mots est pour vous une mine de bénéfices à découvrir et à utiliser.
En marchant : “À chaque pas, un signe me montre le chemin.”
En dansant : “Je danse avec la vie sans jamais me lasser.”
En courant : “J’ouvre ma route au bonheur.”
En se reposant : “La simplicité est la noblesse du cœur.”
En méditant : “Méditer c’est apprendre à marcher sur le ciel.”
LES MAINS QUI SOIGNENT AVEC DES MOTS
Rien ne se perd, rien ne se crée, l’énergie est toujours présente en nous, mais parfois un peu endormie. En faisant le choix des mots guérisseurs, nous utilisons notre souffle, notre intention et notre volonté, tout ce qu’il faut pour installer de meilleures conditions. La fatigue et le mal-être révèlent une diminution de
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CORPS-ESPRIT