Page 8 - Rebelle-Santé n° 237
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En bref
Pollution lumineuse : des chiffres
Dans ce numéro, Lucie s’est intéressée à la nuit et a interrogé un ingénieur expert en biodiversité et spécialiste des impacts de la pollution lumineuse. Avec l’utilisation des produits phytosanitaires, elle est une des causes majeures de la disparition des insectes. Dans les prairies « éclairées », les visites de pollinisateurs baissent de 62 %. La pollution lumineuse impacte les écosystèmes marins jusqu’à 200 mètres de profondeur. Chez les humains, la lumière bleue des LED détraque l’horloge biologique et avec elle les sécrétions hormonales, le som- meil, le métabolisme général... En France, l’éclairage public représente 41 % de la consommation électrique des communes et 2 milliards de coûts annuels. Heureusement, de nombreuses communes ont pris la mesure des dégâts occasionnés par la pollution lumineuse (outre le gâchis d’argent) et un tiers d’entre elles éteignent désormais les rues la nuit, certaines depuis bien longtemps, ce qui a permis de vérifier qu’il n’y a pas plus d’acci- dents ni de délits quand on préserve la nuit.
Le petit qui survit
Une bonne nouvelle : des biologistes en ex- pédition sur l'île Kangourou, en Australie, ont aperçu un lémurien à queue zébrée – le plus petit de tous les opossums pygmées connus (il mesure 10 cm !) – alors qu'on le croyait tota- lement disparu lors des gigantesques incen- dies qui ont ravagé le pays.
Aides à l’agriculture biologique :
66 % de baisse
Alors que la crise sanitaire mondiale appelle à un sursaut rapide de nos pratiques si l’on veut sauver l’humanité, difficile de comprendre le recul sans précédent des aides à l’agricul- ture biologique. Notre gouvernement, après avoir finalement maintenu l’usage du glypho- sate (Round’Up) et réautoriser les néonicoti- noïdes tueurs d’abeilles, s’apprête à accepter une baisse de 66 % des aides à destination de l’agriculture biologique (PAC). En réa- lité, si les aides à la conversion de pratiques conventionnelles vers une agriculture biolo- gique continueront à être versées, celles qui sont octroyées aux paysans bio déjà installés vont baisser drastiquement, ce qui les mettra sérieusement en danger...
Et on continue à déforester...
Le 31 mai dernier, des membres de l’association Greenpeace ont bloqué un entrepôt de soja dans le port de Saint-Nazaire. Pourquoi ? Parce que, pour nourrir les animaux d’élevage, la France continue à importer en masse du soja qui pousse là où devrait continuer de vivre la forêt amazonienne. C’est la principale cause de la déforestation et de la destruction des écosystèmes en Amérique latine. On ne peut plus se conten- ter de s’émouvoir devant les hectares de forêt ravagés pour des cultures qui vont nourrir le bétail à des milliers de kilo- mètres : non seulement nous exploitons les ressources d’autres humains sans vergogne, mais nous brûlons l’oxygène de tous les humains, ici et là-bas ! Que faire ? S’engager aux côtés de Greenpeace et veiller à la provenance de ce que l’on achète et de ce que l’on mange. Plus c’est local, moins c’est dévastateur pour la planète et pour celles et ceux qui y vivent. En impor- tant chaque année 3,5 millions de tonnes de soja, la France se rend complice de Bolsonaro et des massacres qu’il perpétue.
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