Page 8 - Le Petit Journal de Rebelle-Santé n° 213
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LE PETIT JOURNAL DE Rebelle-Santé ENVIRONNEMENT
matière. Ça se développe de plus en plus. Il y a notamment les produits en vrac, ou des produits sans packaging.
Quelle est la méthode pour tendre vers le zéro déchet ?
D'abord, il faut regarder ce qui est majoritairement présent dans votre poubelle. Pour moi, c'était les pots de yaourt ou les shampooings. Cela représente beaucoup de plastique. Alors, la première étape a été de trouver
des shampooings sans emballage. Ça existe avec les shampooings solides. Il faut prendre les choses une par une, car c'est un grand changement d'habitudes. Le zéro déchet est un ob- jectif et il est dur à atteindre. Il faut ten- dre vers et y aller petit à petit. Ensuite, un tiers de nos poubelles est constitué de déchets organiques. Donc, la deu- xième solution consiste à installer un compost chez soi, ça éliminera déjà un gros volume.
Comment faire pour s'impliquer dans vos actions ?
Vous pouvez aller sur notre site Inter- net et voir s’il y a un groupe local près de chez vous, et devenir bénévole. Ce peut être aussi, tout simplement, par- ler des bonnes pratiques autour de soi, proposer des choses à son entreprise. C'est important de montrer l'exemple.
Propos recueillis par Christophe Guyon
Un lombricomposteur dans mon appartement !
Odile Jersyk habite en région parisienne. Elle est écologiste dans l’âme depuis toujours. En fait, depuis qu’un prof de collège l’a sensibilisée à la pollution, à l’époque du naufrage de l’Amoco Cadiz (1). « Entrée en écologie » à ce moment-là, elle est, depuis, consom- matrice frugale, mais heureuse. Elle est aussi logiquement attentive à sa consommation et à ses déchets. Un lombricomposteur a trouvé sa place dans son appartement.
Comment êtes-vous « tombée » dans le lombricompost ?
Grâce à ma sœur qui a obtenu un kit de lombricompost par sa commune. Quand j’ai vu le sachet avec les vers, j’ai eu un haut-le-coeur. Mais il y avait une notice et j’ai suivi les instructions, tout simplement. Au début, l'idée était seulement de réduire mes déchets, maintenant, j’ai le sentiment de participer au cycle de la vie : je mets des peaux de légumes, les vers les mangent, et je fais pousser des plantes avec ce qu'ils produisent. C'est génial !
Quelles sont les contraintes ?
Le lombricomposteur ne doit pas être soumis à des températures en dessous de 3 ou 5°. Ni au-dessus de 32°. Le mettre dans une cave, un garage ou un cellier, ce qui est mon cas, est idéal. Il n'y a absolument aucune odeur ; j'ai installé un saladier dans lequel je mets les déchets organiques. Je le couvre en été et le vide régulièrement dans le bac du lombri- composteur. Le mien est composé de 4 bacs superposés. Je mets des déchets organiques dans le bac du dessus sur une serpillère synthétique pour maintenir l'humidité. Il faut aussi deux tiers de carton, papier. Mais pas trop de papier avec de l'encre ou des photos. Le lombricompost absorbe tous mes déchets organiques.
Comment bien l’alimenter ?
Il ne faut rien mettre d'acide comme ail, tomates ou agrumes, ni aucune protéine animale, et ajouter de temps en temps de la poudre de coquille d'œuf pour rééquilibrer le pH. Tous les sept ou huit mois, je fais la rotation des bacs. Je vide le bac du bas qui produit six à huit litres de terreau et je le remets en haut, en transférant les vers. Quant au jus produit (ce sont les déjections des vers), ça dépend de ce qu'on met dans le lombricompost. Le mien produit en moyenne 2 litres par semaine. Ce jus, très fertile, peut être versé dans la terre des plantations à raison d’une part pour neuf parts d’eau. Les vers du lombricompost peuvent être autonomes pendant deux mois. Donc, il n'y a pas de problème pour partir en vacances.
(1) L’Amoco Cadiz est un navire pétrolier qui s’est échoué sur les côtes bretonnes en 1978 provoquant une marée noire sans précédent.
Plus d’infos Site de Zero Waste France : www.zerowastefrance.org
Sites sur le lombricompost : www.verslaterre.fr et https://plus2vers.com
Petit Journal Rebelle-Santé N° 213 page 96