Page 6 - Le Petit Journal de Rebelle-Santé n° 213
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LE PETIT JOURNAL DE Rebelle-Santé ENVIRONNEMENT
Récemment, l’association a ouvert la maison Zéro déchet à Paris. On y dé- couvre de nombreuses idées pour réduire les déchets et la consomma- tion de ressources naturelles. C’est là que nous avons rencontré Alix Gessain, chargée de projet à Zero Waste.
De quelle façon sensibilisez-vous le public ?
Notre but n'est pas de faire peur aux particuliers, au risque de les bloquer. On fait de l'accompagnement, notam- ment avec la maison Zéro déchet qui a ouvert il y a un an, à Paris. On met à la disposition du public tous les outils pour les aider à démarrer, les accom- pagner, leur expliquer. C'est vraiment du suivi plus que de la menace, en étant positifs pour inciter les gens à prendre conscience et à agir.
Avez-vous un rôle de lanceur d'alerte ?
Oui, grâce aux émissions et aux inter- views, nous faisons passer des mes- sages. Mais notre rôle premier est la sensibilisation, l'accompagnement et la prévention.
Ce serait quoi un monde idéal pour Zero Waste ?
Ce serait un monde où on n’aurait pas besoin de recyclage. Il n'y aurait plus de déchets à la base. Ce que prône le zéro déchet n'est pas comment recycler ou mieux gérer nos déchets. C'est com- ment ne pas en produire. L'économie circulaire, c'est vraiment la réutilisa- tion, sans production de déchets. Le bon exemple est la consigne des bouteilles. Après usage, les bouteilles sont simplement lavées puis remises dans le circuit de consommation.
L’obsolescence programmée doit être une bête noire pour vous...
Il existe maintenant une loi contre l'obsolescence programmée. Il y a quelques années, nous avions beau- coup milité pour obtenir cela. Mais l'obsolescence programmée est très difficile à prouver. C'est la hantise de tout développement circulaire. Pour lutter contre cela, nous avons lancé « Le défi rien de neuf » pour inciter les gens à réparer, pour allonger la durée de vie des objets. Par exemple, pour fabriquer un jean qui fait 800 g, c’est 1000 l d'eau consommée et 35 kg de matière. Tant qu'on n'est pas conscient de cela, on continue d'acheter et de jeter sans réaliser que l'on consomme
beaucoup de ressources. Vous pouvez donner les habits que vous ne mettez plus ou aller en acheter d'autres, chez Emmaüs, par exemple. C'est valable aussi pour beaucoup d’autres choses.
Comment abordez-vous le sujet du plastique ?
C'est un des pires déchets, car il est extrêmement difficile à recycler, seule- ment à hauteur de 20 %, et encore, pas tous les plastiques. Et un objet en plastique ne peut être recyclé que six
Dentifrice solide
fois maximum. C'est donc un déchet très gênant. De ce point de vue, c'est le pire. Je travaille sur la relance des bouteilles consignées, notamment à Paris. C'est toute une organisation qu'il faut remettre en place, notamment en recréant des centres de lavage, mais il y a pas mal d'entreprises qui se lancent dans la consigne. Pour limiter le plas- tique, il faut aussi choisir des produits qui ne sont pas emballés dans cette
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