Page 6 - Le Petit Journal de Rebelle-Santé n° 217
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LE PETIT JOURNAL DE Rebelle-Santé
Cette année, la météo facétieuse, avec ses alternances de gel et de chaleur, a parsemé les branches de bourgeons à différents stades de maturité. Le ré- colteur devra donc passer et repasser 3 ou 4 fois/jour et plusieurs jours de suite pour pouvoir tous les récolter au bon moment.
Pour prélever, on pince le bourgeon, on tourne légèrement. Croyez-moi il faut un sacré coup d’œil pour bien calibrer la chose et ne pas arracher n’importe quoi. Et le juste geste pour ne pas tout arracher. Trop jeune, il sera trop dur. Trop mature, au con- traire trop tendre et plus à l’état de bourgeon. Un travail d’orfèvre, 100 % artisanal, 100 % manuel pour une ré- colte hyper calibrée.
(le pin, 5 jours), d’autres bien plus longtemps (le cassis = 3 semaines/1 mois). Ils sont ensuite mis en flacon tels quels (= bourgeons unitaires) ou mélangés à d’autres (= synergie de bourgeons anti-allergie, pour la mé- moire, le confort respiratoire, la cir- culation du sang...).
La gemmothérapie est considérée comme extrêmement puissante, dans la même logique que l’aromathérapie mais avec des différences de taille. En gemmothérapie, le liquide dans lequel macèrent les bourgeons per- met d’extraire toutes les molécules thérapeutiques – celles solubles dans l’eau, dans le gras et dans l’alcool. Alors qu’en aromathérapie, on ne récupère que les molécules volatiles odorantes. Ainsi, l’huile essentielle est concentrée en terpènes, linalol et autre acétate de linalyl (exemple pour la lavande vraie ou le petitgrain bigarade), tandis que le macérat de bourgeons procure une palette moins concentrée mais plus large de molécules : un petit peu d’huile es- sentielle, mais aussi des phénols, fla- vonoïdes, alcaloïdes, vitamines, sels minéraux, tanins...
Les deux se complètent bien pour une prise en charge glo- bale : l’aroma pour une inter- vention massive, coup de poing, spectaculaire, de courte durée ; la gemmo pour une modification de ter- rain, un travail en profondeur et éner- gétique. Car, n’oublions pas que la vie, c’est le matériel (les molécules), mais aussi l’énergie : sans elle, le ma- tériel ne vit pas, ne respire pas, ne vibre pas, il est inerte, mort.
3 – L’utilisation
Un macérat de gemmothérapie se présente sous la forme d’un petit flacon rempli d’un liquide brun : le macérat-mère concentré (il existe d’autres macérats, dilués, moins in- téressants, proposés dans de grands flacons : repérez bien la mention « gemmothérapie concentrée » sur l’emballage). Elle est spécialement préconisée pour traiter des maux chroniques qui n’obtiennent géné- ralement pas de réponse allopa- thique. Imaginée dans les années 1960 par Pol Henry, un médecin ho- méopathe belge – qui trouvait l’ho- méopathie incomplète et inadaptée pour certains cas –, elle devrait dé- sormais être la prescription naturelle n°1 en cas d’arthrose, d’allergie, de ralentissement mental (troubles de la mémoire...), de troubles à répétition (respiratoires, digestifs...).
Posologies
En traitement d’attaque, 5 gouttes, 3 fois par jour jusqu’à disparition des symptômes (ex : rhume des foins). En traitement de fond, préventif, 15 gouttes le matin pendant 3 se- maine (ex : je suis allergique, je m’organise 3 semaines avant les pol- lens/le soleil... pour démarrer ma cure).
18 bourgeons à la loupe
Lors de ma formation de praticienne en gemmothérapie (certification délivrée par la Fédération fran- çaise d’aromathérapie), nous avons étudié les propriétés de nombreux
Bilan : nous étions vingt « récolteurs » amateurs, nous n’avons rapporté que 150 g en une heure de travail ! Au pas- sage, nous avons profité d’un bain de forêt (voir Rebelle-Santé n°215).
2 – Le contrôle et la macération
Une fois les bons bourgeons récoltés, pesés et observés un à un, ils ter- minent toujours hyper frais (dans l’heure qui suit la cueillette) dans un bidon rempli d’un mélange AGE (alcool, glycérine, eau) de manière à être stabilisés dans le temps. À chaque bourgeon son mélange en AGE et son temps de macération. Certains macèrent peu de temps
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