Page 45 - Le Petit Journal n° 196
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le petit journal de Rebelle-Santé	autisme
AUtISME
Un nouveau regard
« lorsque nous connaissons une personne autiste... nous connaissons une personne. chaque cas est un cas particulier. »
C’est ainsi que Lorène Amet, qui consacre sa vie à la recherche sur
l’autisme, parle de ce trouble qui touche de plus en plus d’enfants. Vient de sortir, écrite à 4 mains avec le Dr Skorupka, la toute nouvelle édition, revue et augmen- tée, de leur ouvrage référence : « Autisme, Un nouveau regard – Causes et solutions ».
morceaux choisis
Après avoir considéré l’autisme comme un dysfonctionnement purement « psychiatrique », tous les spécialistes s’accordent pour mettre en avant des causes phy- siologiques à ce type de patholo- gie. Mais il n’existe pas une cause : elles sont multiples, comme le sont les réponses possibles. Certes, les susceptibilités génétiques sont là et la nouvelle édition de cet ou- vrage, grâce à la participation du Dr Bernard Weber et du Dr Alain Menzel, spécialiste de la question, le confirme. Mais l’épigénétique, c’est-à-dire l’influence de l’environ- nement sur l’expression des gènes, est également déterminante.
définition, diagnostic et historique
Au cours des dernières décennies, les critères de diagnostic et les méthodes d’évaluation permettant de déceler l’autisme ont régulière- ment évolué. Il n’existe pas de mar- queur biologique spécifique, ni de
syndrome précis. L’autisme est un trouble du développement dont les caractéristiques principales sont des difficultés de sociabilité, de langage et de comportement. Le diagnos- tic repose donc sur l’observation des comportements de l’enfant. Il est, par conséquent, impossible de déceler l’autisme de manière pré- coce, avant la naissance ou dans les semaines qui suivent.
Le langage peut être très restreint, voire inexistant, ou affecté de façon plus subtile : difficultés de compré- hension et de généralisation, par exemple, ou une tendance à une com- préhension littérale comme il est ob- servé chez l’autisme dit de haut niveau ou syndrome Asperger. Au niveau de la sociabilité, une personne autiste peut refuser tout contact, y compris physique, ou se placer en porte-à-faux par rapport à la communication so- ciale. Les troubles du comportement se manifestent par des répétitions (mouvements, sons, langage) ou des
sensibilités sensorielles anormales avec, par exemple, un intérêt accru pour la lumière ou une hypersensibi- lité aux bruits. Ces différents éléments varient d’un individu à l’autre, et par- fois chez un même individu, au cours de sa vie. Il est donc plus approprié de parler de « spectre autistique » que d’autisme et de ne pas faire de géné- ralités, par exemple en affirmant que tous les individus touchés par ce type de problème ont les mêmes besoins.
un trouble récent
En dehors de la France, il est établi de façon irréfutable que l’autisme n’est ni une psychose ni une schi- zophrénie infantile et ne résulte pas d’un manque d’amour ou d’une éducation parentale inadéquate. Bien qu’il soit caractérisé par des troubles comportementaux, les pre- mières descriptions publiées de l’au- tisme l’associaient à des problèmes de santé dus à des intolérances ali- mentaires et à des défaillances du système immunitaire. Enfin, dans la mesure où Kanner et Asperger ont été les premiers à l’identifier (au début des années 1940) en tant que tel, on peut émettre l’hypothèse que ces troubles du développement sont d’apparition relativement récente.
une progression alarmante
Il est évident que l’autisme progresse de façon alarmante un peu partout dans le monde et que son extension n’est pas seulement liée à une prise de conscience accrue de cette mala- die, à une meilleure compréhension ou au progrès des outils diagnos- tiques. Elle est réelle et la gravité du problème impose d’instaurer un
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