Page 71 - Rebelle-Santé n° 219
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DÉTOX
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APRÈS UNE INONDATION OU UN DÉGÂT DES EAUX
Minime (la baignoire a débordé) ou énorme (la rivière est sortie de son lit), vous avez 48 heures pour tout sécher. Veillez à aérer bien sûr non-stop, et jetez tout ce qui n’est pas sec ou ne pourra pas sécher rapidement, comme les matelas, les tapis épais, les fauteuils rem- bourrés...
Pourquoi ? Au-delà, et même dès 24 heures selon les conditions météo, le développement des moi- sissures est inexorable. Mieux vaut éliminer que risquer de garder un objet touché qui va contaminer toute la maison.
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NETTOYEZ
Éliminez toute trace de moisi avec du liquide vaisselle et/ou du vi- naigre blanc, pourquoi pas associé à certaines huiles essentielles anti- fongiques comme celle d’arbre à thé. Nettoyez aussi les VMC, les grilles d’aération... Mais évitez la Javel systématique, qui trucide l’ensemble du microbiote domes- tique et tue sans distinguer moisi et bactéries protectrices. Rangez, éliminez les supports propices ac- cueillants pour les champignons. Moins il y a de bazar, moins il y a d’endroits où se nicher douillette- ment pour les germes en général.
Pourquoi ? Une fois dans la place, les moisissures créent un écosys- tème qui leur est favorable. Surtout si vous ne les gênez en rien dans leur expansion.
digestifs et nerveux peut être une toxine sécrétée par une moisissure, spécialement dans des fruits secs oléagineux (noix, noisettes...) ou dans des produits à base de cé- réales.
Pourquoi ? Ôter une partie visible- ment gâtée de confiture moisie est souvent insuffisant: des spores et toxines ont pu se disséminer dans le reste du pot. Poubelle. Certaines toxines alimentaires sont reconnues cancérigènes, notamment pour le foie, mais aussi responsables de problèmes rénaux. Et bien sûr, les mycotoxines perturbent le micro- biote intestinal, alors si vous avez déjà une candidose digestive ou une fragilité...
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UTILISEZ VOS SENS AVANT D’OUVRIR LA BOUCHE : NEZ, ŒIL...
Une orange ou un paquet de pain de mie moisi, c’est facile à repérer. Jetez très vite les grains de raisin pourris, pommes gâtées et autre fromage blanc grisâtre.
Pourquoi ? Les moisissures se dé- veloppement à la surface de l’ali- ment, juste sous notre nez, sur un très grand nombre de substrats inaccessibles aux bactéries, y com- pris par exemple des charcuteries hyper salées ou du chocolat, et contaminent rapidement les pro- duits à proximité, dans un frigo ou un placard.
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MISEZ SUR LE FRIGO, MAIS...
Comme le moisi se développe sur- tout autour de 20°C, disons entre 15 et 30 °C, le réfrigérateur reste un allié. Et les produits surgelés sont a priori protégés. Mais restez vigilant et nettoyez soigneusement et régu- lièrement ces deux appareils.
Pourquoi ? Certaines moisissures prolifèrent même par - 10°C!
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FAITES LA GUERRE À LA BUÉE
Ouvrez la fenêtre en grand plutôt que de dessiner des cœurs sur la buée du miroir après votre douche ou la cuisson-vapeur qui a duré un peu longtemps.
Pourquoi ? Buée = eau dans pièce chaude = risque élevé de dévelop- pement de moisissures.
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MÉFIEZ-VOUS DES TROPHÉES NATURELS
Les balades en forêt ou dans les rues jonchées de feuilles marron, recroquevillées et craquantes en automne, c’est super. Mais méfiez- vous des moisissures sous vos semelles, des trophées – feuilles, pommes de pin, bois humide – pour faire un herbier, un land art ou... un pot pourri qui porterait bien son nom!
Pourquoi ? Les spores sont hyper volatils, ce sont eux qui posent problème. Vérifiez bien aussi que la terre de vos plantes vertes n’en héberge pas. Idem si vous vous lan- cez dans le compost à la maison.
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ÉVITEZ LES ÉMULSIFIANTS
Certains aliments moisis peuvent être consommés, en éliminant évi- demment la partie gâtée, d’autres non.
Pourquoi ? En général ce qui est ferme – comté, carotte, radis, céleri- rave... – est peu contaminable. On coupe autour du départ de moisi et c’est bon si le reste de l’aliment est joli. Les denrées molles, liquides, poreuses sont plus à risque – fruits tendres, viande, pain, confiture...: jetez sans hésiter.
Anne Dufour
ENQUÊ
TEZ EN CAS D’INTOXICATION ALIMENTAIRE
Tout n’est pas de la faute des bacté- ries et de la « chaîne du froid » rom- pue. Le coupable de vos troubles
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