Page 8 - Rebelle-Santé n° 219
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En bref Suite...
Médecin de famille : une relation si importante
Aujourd’hui, la technologie médi- cale est avant tout utilisée pour établir un diagnostic et les méde- cins ont recours à une multitude d’examens tous plus « pointus » les uns que les autres pour décrypter ce qui se passe en nous. On pour- rait regretter, d’ailleurs, que les résultats d’examens et d’analyses, ou encore d’imagerie médicale, semblent prédominer par rapport à notre état réel. Ceci explique sans doute une moindre place laissée à l’examen clinique, celui auquel le médecin de famille ne manquait jamais de s’adonner (et heureu- sement certains le font toujours) pour un premier diagnostic (sou- vent suffisant en cas de symptômes non alarmants) : palpations, état de la langue, des oreilles, etc. Une récente étude menée par des cher- cheurs canadiens montre que l’exa- men physique favorise la relation médecin/patient et la confiance. Et qu’au-delà des données physiques relevées à l’examen, ce contact est aussi une démonstration d’empa- thie de la part du médecin qui en devient un peu « guérisseur » en imposant ses mains.
Après le sein et la prostate, les surtraitements du cancer de la thyroïde
Les dépistages systématiques des cancers de la prostate et du sein sont sérieusement remis en cause par de nombreuses études révélant que le rapport bénéfices/risques est largement discutable. « Faux positifs » et sur- traitements font couler beaucoup d’encre. Petites définitions :
- « Faux positif » : c’est quand l’examen fait apparaître une maladie alors qu’elle n’existe pas. Ce qu’il déclenche : une grosse inquiétude et des examens complémentaires parfois invasifs (biopsie).
- Le « surdiagnostic », c’est la découverte d’un cancer qui n’aurait pas évolué mais qui, une fois mis à jour, est « soigné », et donc fait l’objet d’un « surtraitement ». Et comme ces surtraitements ne sont pas dépour- vus d’effets secondaires, la balance bénéfices/risques est largement défi- citaire.
En ce qui concerne le cancer de la thyroïde, des chercheurs de l’uni- versité Thomas Jefferson, à Philadelphie, ont présenté une étude portant sur l’analyse de 65 000 dossiers de patients et ont conclu qu’un patient sur quatre recevait un surtraitement. En effet, l’ablation chirurgicale, indi- quée, est systématiquement complétée par un traitement à l’iode radioac- tif. Or, dans 25 % des cas, c’est-à-dire quand les patients sont atteints d'un cancer de la thyroïde à faible risque, ajouter ce traitement à l’ablation ne servirait à rien, les chances de survie à 5 ans étant toujours les mêmes, à savoir 97 à 98 %, soit le meilleur taux qui soit en ce qui concerne le cancer.
Autisme : des enfants aux habitudes alimentaires particulières
Dans le Petit Journal de ce numéro (voir p. 104), vous pourrez lire le té- moignage de mamans d’enfants autistes qui expliquent combien le régime alimentaire de leur enfant influe sur son comportement. Or, a contrario, on peut aussi parfois distinguer les premiers signes du spectre autistique par le biais du comportement alimentaire des enfants. Une recherche du Penn State College of Medicine révèle que 70 % des enfants autistes ont un comportement alimentaire atypique (15 fois plus que chez les enfants non touchés par ces troubles). Pour certains, cela se traduit par des goûts très limités : par exemple, ils ne veulent manger que des céréales et des nuggets de poulet, refusent de tester de nouveaux aliments. Ils peuvent n’accepter qu’une marque d’aliment, ou une couleur, ou une forme. Pour d’autres, la température des aliments prend une extrême importance, ou bien ils gardent des aliments en bouche très longtemps, les mâchant sans jamais les avaler... Pour l’autrice principale de l’étude, le Dr Susan Mayes, psychiatre, ces comportements présents chez de nombreux en- fants atteints d'autisme pourraient constituer un précieux indice pour les parents et les médecins.
Cannabis : un antidouleur puissant
La légalisation du cannabis au Canada a ouvert la voie à de nombreuses études et permet au- jourd’hui de mieux comprendre les effets du cannabis, et bientôt sans doute de pouvoir bénéficier davan- tage de ses qualités antalgiques 30 fois plus puissantes que celles de l’aspirine. Des chimistes de l’uni- versité de Guelph, au Canada, ten- tent d’en décrypter les mécanismes afin de développer une alterna- tive naturelle aux médicaments opioïdes, couramment utilisés en cas de douleurs aiguës et chro- niques (et avec des effets d’accou- tumance moindres).
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