Page 16 - Le Petit Journal de Rebelle-Santé n° 210
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LE PETIT JOURNAL DE Rebelle-Santé Sciences
augmentait le risque de dépression de presque 35 %.
Malgré tout, de nombreuses per- sonnes sont mal informées sur les moyens contraceptifs : « On a fait un sondage et les femmes sont globale- ment satisfaites de leur contracep- tion sans connaître les conséquences qu'elle a sur leur corps, et elles ne connaissent pas bien les autres con- traceptifs », affirme Tamara.
Peu de recherches sur le sujet
Malgré un travail de recherches en amont, les étudiants ne sont pas parvenus à trouver énormément de matière. Ainsi, ils doivent faire une sorte de « défrichage » pour obtenir un socle de travail soigneux : « On a passé une grande partie du mois de juin à désigner ces séquences ADN, en regardant ce qui avait déjà été fait », souligne Léo. « Une grosse partie du projet consiste à déblayer le travail, pour faire quelque chose de carré avec de bons résultats que les équipes suivantes pourront utiliser. »
Si ces étudiants sont réalistes sur le temps de travail et de recherches que demande un tel projet, ils imaginent déjà des solutions d'administration de la bactérie : « Ce serait plutôt une pilule qui aiderait la bactérie à colo- niser la flore vaginale à assez long terme et, si la femme le souhaite, il pourrait y avoir une réversibilité. Il y aurait une seule prise ou quelques
prises par an ou par mois, et une autre prise pour détruire les bactéries et l'effet contraceptif », affirme Léo.
Ils ont déjà questionné des gynéco- logues sur cette possibilité de prise de la bactérie. À leur échelle, ils ne sont pas encore capables de déter- miner si ce moyen serait le plus effi- cace car « il faut avoir du recul pour imaginer insérer des bactéries modi- fiées dans un corps humain ».
Un enjeu économique
Le projet touche le grand public et l'équipe montpelliéraine a récolté plus de 3000 euros lors de sa cam- pagne de crowdfunding.
Mais les scientifiques restent cons- cients que l'enjeu économique des ventes d'autres contraceptifs comme la pilule (qui génèrent chaque an- née des millions d'euros), pourrait freiner les recherches sur la bactérie Lactobacillus jensenii. Ils soulignent néanmoins qu'un contraceptif issu de cette bactérie pourrait changer la vie des femmes partout dans le monde.
Élodie Potente
Zoom sur le slip contraceptif
À Toulouse, le docteur Mieusset a développé un drôle de sous- vêtement masculin : le slip chauffant. En réchauffant la température des testicules de deux degrés, le slip permet d'empêcher la production de spermatozoïdes. Pour qu'il soit efficace, il faut le porter environ 15 heures par jour. Une méthode originale, qui permet aux hommes
de s'impliquer dans le processus contraceptif mais qui reste peu développée, puisque le slip est accessible uniquement sur demande directe au docteur Mieusset au CHU de Toulouse.
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