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L’huile d’olive vierge
L’huile d’olive vierge, extra-vierge de première pression à froid, est inscrite à la pharmacopée française. Elle est donc officiellement reconnue comme un véritable remède. Outre sa responsabilité dans les effets bénéfiques de la diète méditerranéenne contre les maladies cardio-vasculaires, elle serait recommandée en prévention du cancer du sein, pour soigner le système digestif et pour la solidité des os. Les études menées pour mesurer ses effets thérapeutiques et son influence sur la santé en général se sont multipliées depuis les années 1970.
Des acides gras
Les acides gras mono-insaturés de l’huile d’olive en font un protecteur vasculaire reconnu : le « mauvais » choles- térol baisse ainsi que le cholestérol total, et la vitamine E joue un rôle essentiel d’antioxydant sur les parois arté- rielles. Les études montrant que la consommation d’huile d’olive influe de manière significative sur le risque cardio- vasculaire sont très nombreuses.
Quant à ses effets sur le cancer du sein, quatre études conduites en Espagne, en Grèce et en Italie, ont montré qu’il existait un lien entre la consommation d’huile d’olive, principale source de graisses mono-insaturées dans l’ali- mentation méditerranéenne, et une réduction du risque du cancer du sein. Ainsi, le Dr Dimitrios Trichopoulos a démontré, dans une étude portant sur 300 femmes grecques et publiée dans l’International Journal of Cancer, que les femmes qui consomment beaucoup d’huile d’olive auraient un risque de cancer du sein inférieur de 25 % aux femmes consommant une cuisine faite avec d’autres graisses et notamment de la margarine.
les résultats, une autre étude a été lancée au Danemark. 202 personnes âgées vivant dans une commune danoise ont été suivies pendant 6 ans. Leur régime alimentaire a été modifié selon le modèle méditerranéen. La mortalité globale a été significativement réduite.
Dernier grand domaine où l’huile d’olive peut rendre grand service : la santé osseuse. L’acide oléique, principal constituant de l’huile d’olive, favorise l’absorption intesti- nale du calcium, du phosphore et de la vitamine D. Une étude clinique menée sur des femmes travaillant dans les hôpitaux de Montpellier a montré tout l’intérêt de la consommation régulière d’huile d’olive pour limiter l’os- téoporose et la déminéralisation osseuse en général. Pour vérifier l’état osseux des personnes soumises à l’étude, on mesurait au scanner la densité osseuse de leur troisième vertèbre lombaire. Certaines femmes consommaient uniquement de l’huile d’olive, d’autres de l’huile d’olive et de tournesol ou d’arachide, d’autres jamais d’huile d’olive... 45 % de ces femmes environ étaient d’ailleurs des consommatrices régulières d’huile d’olive (dose men- suelle : 50 cl à 1 litre).
Et voici les conclusions de l’étude : • Les consommatrices régulières d’huile d’olive avaient une densité osseuse significativement supérieure à la moyenne (compte tenu de tous les facteurs, sauf de l’âge). • Lorsque d’autres graisses sont consommées en même temps que l’huile d’olive, elles agissent à contresens en minimisant l’amélioration de la minéralisation osseuse, l’huile d’arachide ayant l’effet négatif le plus net. • L’huile d’olive est le seul facteur nutritionnel qui aug- mente la minéralisation et la densité vertébrales, les pro- téines et les glucides ne jouant là aucun rôle. • Il serait intéressant de conseiller la prise régulière d’huile d’olive dans tous les cas où une déminéralisation osseuse existe ou est à craindre : raréfaction de l’os, ostéoporose (en prévention aussi), suites de fracture, algodystrophies, ménopause...
Plusieurs études se sont aussi intéressées aux effets de l’huile d’olive sur la longévité. L’une d’entre elles a été réa- lisée en Grèce (et ses résultats ont été publiés dans le Bri- tish Medical Journal en 1995), l’autre au Danemark. En Grèce, elle portait sur 182 personnes âgées vivant dans trois villages. Toutes ces personnes observaient un régime méditerranéen traditionnel. Les effets du régime sur la longévité furent très probants, cependant, d’autres fac- teurs (sieste, paramètres culturels...) pouvant influer sur
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