Page 30 - Le Petit Journal n° 185
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Petit journal
Dossier
qu’on le découvre à travers le regard de son petit-fils, Martin Esposito, qui signe le documentaire. Leur compli- cité est évidente, parfois drôle, et chargée d’affection. Au-delà de la transmission des savoir-faire d’une génération à l’autre, Martin pointe une caméra tendre et respectueuse sur son grand-père et ses habitudes de vie.
Pour son précédent film, le réa- lisateur n’avait pas hésité à aller « vivre » pendant deux ans dans la décharge de Villeneuve-Loubet, pour montrer les aberrations de notre société de consommation. Après les poubelles, il avait envie de beauté, d’essentiel, et de retour à la terre. Il voulait surtout nous faire connaître son incroyable grand-père et son royaume : le jardin. Il a donc passé deux années à vivre avec son papy, au rythme des saisons et des surprises que réserve le jardin. Pour Rebelle-Santé, il revient sur cette aventure.
Revenons d’abord sur votre précédent film. Vous étiez surfeur, comment avez-vous eu l’idée d’aller tourner dans une décharge ?
Après avoir vu le film d’Al Gore, Une vérité qui dérange, je voulais faire le tour du monde des décharges à ciel ouvert. Je suis allé dans des lieux comme le Kosovo. J'ai essayé de retracer le parcours de certains pho- tographes. En voyant ces décharges, j'ai commencé à me poser des ques- tions.
Quand j'ai entendu parler de la guerre des déchets à Naples, les choses, peu à peu, ont pris forme. J'ai fait le lien avec ce qui se passait chez moi. Et dans les déchets, il y avait aussi quelque chose à voir avec la nourriture et avec notre santé... J'ai compris qu'il fallait que je ra- conte la vie de cette décharge à ciel ouvert, qui s'étalait jusqu'à 2 km de chez mon grand-père.
Comment êtes-vous passé de la décharge au potager de votre grand-père ? Après le film Super Trash, j’ai fait un retour à la terre. J'avais besoin de me ressourcer et naturellement, je suis allé chez mon grand-père. Au début, je n’avais pas envie de faire un film sur lui. Mais après Super Trash, j'ai compris que c'était quelque chose d'extraordinaire, qui se perdait. Après la mort de ma grand-mère, j'ai eu le déclic, je me suis dit qu'il fal- lait faire ce film, avant qu'il soit trop tard.
Comment s'est passé le tournage ? La difficulté du film, était de mon- trer ce lieu, qui est assez restreint. Le but était de partager cet uni- vers très riche, où, contrairement à Super Trash, les choses vont très lentement. On découvre le film au rythme des saisons et des mois.
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