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    DES PRATIQUES ADAPTÉES, DES CONSEILS
Améliorer la structure et la stabilité structurale favorise le drainage, la rétention de l’eau (voir encadré 2), la résistance au tassement et à l’érosion, l’aération, le réchauffe- ment printanier, le développement racinaire et l’activité chimique et biologique du sol. C’est donc la pierre angulaire de la fertilité.
Des règles générales
• Apports réguliers de matière organique riche en lignine (paille, débris végétaux, bois raméal frag- menté...) pour augmenter le taux d’humus.
• Pas de sol nu : paillage orga- nique, culture intercalaire, culture d’engrais verts, culture sous cou- verts de végétaux vivants...
• Travail du sol superficiel, pas de retournement de la terre, voire abandon du travail du sol.
• Rotation des cultures, associa- tions et diversité des cultures, pour fragmenter et aérer le sol grâce aux racines et à l’activité biologique qui leur est associée.
• Pas de produits phytosanitaires. Utilisez sans excès les produits de traitement naturels pour respecter les équilibres biochimiques.
•MaintenezlepHentre6et7: limitez les apports de fertilisants, surtout l’azote sous forme d’am- monium (NH4), laissez les pailles ou apportez-en, alternez culture de légumineuses avec celle d’autres espèces.
Des conseils spécifiques
• Sol sableux : la perméabilité im- pose des apports en eau et en fer- tilisants fractionnés (surtout pour l’azote).
Pour la structure : chaulage néces- saire (150 g /m2) associé à 3 kg/m2
de fumier de bovin pailleux ou de compost de fumier de bovin.
• Sol limoneux : risque de for- mation d’une croûte de battance imperméabilisante plutôt en hiver, sol à cultiver toute l’année ou à couvrir d’un paillage.
Pour la structure : apports annuels de compost et de fumier tous les 2-3 ans avec un chaulage léger au printemps (150 g/m2) ; travail du sol superficiel et réalisé en plu- sieurs fois.
• Sol argileux : sensible au com- pactage, ne pas provoquer de pres- sions (roulage, piétinements) sur le sol lorsqu’il est humide.
Apport de fumier tous les 3 ans à raison de 4 kg/m2 et de compost tous les ans (5 kg/m2) pour amélio- rer la perméabilité et la souplesse du sol.
Possibilité d’apport de sable gros- sier ou de gravier en fond de trou pour les plantations.
• Sol calcaire : ne pas travailler le sol trop profondément, pailler avec un mélange de compost et de tourbe blonde pour acidifier légèrement le sol, c’est une bonne façon de lutter contre la chlorose (blocage du fer qui est inacces- sibles pour les plantes).
Cet apport de matière organique augmentera aussi la capacité à retenir les éléments minéraux et l’eau.
• Sol humifère : ortie, digitale, bouton d’or, fougère, mouron blanc sont les espèces bio-indicatrices. Pour diversifier les cultures, relever le pH par des apports de chaux tous les 2-3 ans.
Pour réduire l’instabilité structu- rale, apporter des phosphates mé- langés à de la terre argilo-calcaire. Travailler le sol superficiellement et au printemps.
S’il est situé sur une couche d’ar- gile imperméable, prévoir un drai- nage pour éviter l’effet marécage.
Angela David
Notes :
(1) Roche mère : couche minérale superficielle de la croûte terrestre.
(2) La nature du sol. Exemple : on parle de sol argileux, car c’est l’ar- gile qui domine, mais il y a, dans des proportions moindres, d’autres types d’éléments comme les li- mons, les sables...
(3) Le mélange de calcaire et d’ar- gile donne un type de sol appelé « marne ».
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JARDIN BIO
 LA STRUCTURE DU SOL
Le sol est constitué d’assem- blages de particules minérales (argiles, limons...), de ciments et d’espaces vides. Ces assem- blages élémentaires de quelques millimètres sont appelés agré- gats. L’assemblage des agrégats entre eux par les argiles, les pro- duits de l’activité microbienne et les exsudats racinaires consti- tuent la structure du sol. Savoir si la structure est stable est intéressant pour le jardinier qui pourra éventuellement engager un travail d’amélioration.
 PERMÉABILITÉ ET CAPACITÉ DE RÉTENTION DE L’EAU
Ces mécanismes sont liés à la texture et à la structure du sol qui conditionnent sa porosité, c’est-à-dire l’importance des es- paces vides entre les agrégats. Ceux-ci sont remplis par de l’air (sol sec) ou de l’eau (sol frais à humide). Le sol idéal = un sol contenant de l'argile et surtout de la matière organique. Ce type de sol perméable laisse l'eau s'écouler en profondeur et, grâce à sa bonne stabilité structurale et donc sa bonne capacité de réten- tion, l'eau est gardée en réserve. Un apport de matière organique régulier associé à un peu d'argile permettra donc aux plantes de mieux supporter les périodes sans pluie.
 
































































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