Page 76 - Rebelle-Santé n° 235
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EXAMENS
Dr Daniel Gloaguen
L’ÉLECTROMYOGRAPHIE
POUR UNE ÉTUDE COMBINÉE DES NERFS ET DES MUSCLES
L’électromyographie permet d’analyser le fonctionnement neuro-musculaire et de déterminer si ce sont les nerfs ou les muscles qui sont responsables des symptômes observés.
Les indications de l’électromyogra- phie, appelée aussi élec-
tromyogramme ou électroneuro-
myogramme, sont nombreuses et diverses. Sciatique, diabète, douleurs neurologiques, lésions nerveuses traumatiques, intoxications, perte de force ou de sensi- bilité dans un membre, paralysies, myopathies, myas- thénie et autres maladies génétiques... pratiquement toutes les pathologies et symptômes neuromusculaires périphériques peuvent être explorés par cet examen. Plus qu’un diagnostic, il permet de déterminer si la pa- thologie ou les symptômes observés sont d’ordre neu- rologique et/ou musculaire, et donc d’affiner la straté- gie de diagnostic et d’orienter les futures explorations.
COURANT ÉLECTRIQUE
Le principe de l’examen est assez simple : il s’agit d’explorer, à l’aide d’un petit courant électrique, l’activité musculaire, mais aussi la vitesse de propa- gation de l’influx nerveux le long du nerf concerné (conduction nerveuse) et la jonction entre le nerf et le muscle (bloc neuromusculaire). Si seule la vitesse de conduction est anormale, la pathologie est d’ordre neurologique. Elle traduit généralement une atteinte de la gaine de myéline qui entoure les nerfs. Si, en revanche, la conduction est normale, la pathologie est probablement d’origine musculaire. Enfin, dans cer- tains cas, le nerf et le muscle sont concernés tous les deux au niveau du bloc neuromusculaire.
DE LA PHASE DE DÉTECTION MUSCULAIRE...
L’examen se pratique en position allongée. Le prati- cien (neurologue) implante d’abord une ou plusieurs électrodes (très fine aiguille) dans le muscle afin d’en- registrer l’activité musculaire sur le muscle au repos, puis à l’effort, lors de petits mouvements effectués contre résistance. C’est la phase dite de « détection ». L’enregistrement est graphique mais aussi sonore, sous la forme de crépitements très évocateurs dans un haut-parleur. À ce stade, le praticien peut donc repé- rer les pathologies purement musculaires. Il peut aussi examiner d’autres muscles encore indemnes afin de préciser la nature de l’atteinte.
... À LA PHASE DE STIMULATION
Après la phase de détection vient la phase dite de sti- mulodétection qui consiste à stimuler le nerf concer- né pour en apprécier les effets sur la conduction ner- veuse et sur le muscle innervé. Deux électrodes sont posées à distance sur la peau : l’une pour stimuler le nerf et l’autre pour recueillir les informations trans- mises. On peut ainsi calculer la vitesse de la conduc- tion nerveuse en fonction de la distance entre les deux électrodes. Dans de rares cas, les électrodes sont glis- sées sous la peau.
EN PRATIQUE
L’examen dure entre 30 minutes et une heure. L’im- plantation de l’aiguille peut être un peu douloureuse et dépend beaucoup du « doigté » du praticien. Quant
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