Page 79 - Rebelle-Santé n° 208
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BOTANIQUE
folioles arquées, épineuses, dépassant la tête florale
tige dressée et épineuse
feuilles caulinaires opposées
inflorescence : capitule ovoïde
fleurs rose-lilas
La cardère sauvage
J’ai descendu dans mon jardin...
Au cabaret des oiseaux, vous rencontrerez certainement le chardonneret se désaltérant ou batifolant dans la baignoire de Vénus. Après cette trempette indispensable à toute gent ailée, ce gourmand n’aura de cesse de fouiller les têtes des chardons afin d’en extirper les premières graines. Et s’il s’avère que des moutons ont abandonné leur laine sur les aiguillons, notre oiseau saisira l’opportunité pour les emporter dans son nid. Un chardon... désespoir pour maints jardiniers... ravissement pour les oisels...
bord denté ou sinué
nervure dorsale épineuse
• Nom commun : cardère sauvage, cabaret des oiseaux, bonnetier sauvage ou chardon à bonnetier, cardère à foulon, baignoire de Vénus. • Genre et espèce : Dipsacus fullonum L., dipsacus du grec Dipsan akeomaï signifiant « je guéris la soif ».
• Famille : CAPRIFOLIACEAE : arbustes, lianes, plantes herbacées des zones tempérées à tropicales. • Floraison : de juillet à septembre.
Linné, dans sa description bota- nique du D. fullonum, détaille les ca- ractéristiques de la cardère sauvage, engendrant une confusion sur l’es- pèce car c’est la cardère cultivée qui est utilisée par les foulons (d’où fullo- num) pour carder. Miller donne le nom de D. sylvestris pour la cardère sauvage et désigne l’espèce cultivée D. fullo- num... Afin d’éviter les malentendus, l’usage est, de nos jours, de qualifier la cardère sauvage de D. fullonum L. et la cardère cultivée de D. sativus (L) Honck. (Honckeny, un autre botaniste).
La cardère sauvage est une bisanuelle d’environ un mètre de haut affectionnant les lieux incultes. L’inflorescence est un capitule de forme ovoïde. Chaque fleur est munie d’une arête dressée et épi- neuse. Les fleurs s’épanouissent d’abord au centre du capitule. Dès que celles-ci dépérissent, de nouvelles prennent la relève en progressant vers les pôles par anneaux concentriques.
Les feuilles basales gaufrées sont pétiolées et ovales avec le pourtour denté et le sommet arrondi. Elles sont couvertes d’aiguillons sur la face supé- rieure. Les feuilles caulinaires oppo- sées sont lancéolées, non pétiolées,
arête dressée et épineuse
Une fleur
4 étamines
corolle en tube allongé, à 4 lobes
calice à 4 lobes
épicalice
calice épicalice
étamines pistil
ovaire infère
soudées par leur base. Elles forment un réceptacle où s’accumule la pluie d’où le nom de « cabaret des oiseaux ». Le pourtour du limbe est denté ou sinué, et la nervure dorsale épineuse.
La racine est apéritive et diurétique. L’eau recueillie entre les feuilles chas- serait les taches de rousseur et embel- lirait la peau, c’est la « baignoire de Vénus ». Des recherches sont en cours, car la cardère sauvage pourrait être effi- cace dans le traitement de la maladie de Lyme.
Coupe d’une fleur
les premières fleurs épanouies
les dernières fleurs à s’épanouir
Floraison du capitule
Rebelle-Santé N° 208 79
Anne Rihet