Page 41 - Rebelle-Santé n° 191
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NUTRITHÉRAPIE
« persister ». C’est là qu’interviennent les agents im- munorégulateurs qui, selon les besoins, stimulent ou inhibent tel ou tel type de cellules immunitaires. Pour prendre l’exemple du reishi, il est démontré que ce champignon médicinal, surnommé le « champignon de longue vie », stimule l’activité des cellules tueuses naturelles (natural killers), renforçant du même coup la capacité de l’organisme à combattre les cancers naissants.
en pratique
aLes ingrédients recommandés : sélénium + curcumine (chimioprotection) ; reishi (régulation de l’immunité).
a La posologie conseillée :
Zoom sur Les agents chimioprotecteurs
1 – Le séLénium
Le sélénium est un élément trace essentiel qui fait figure de champion de la prévention du cancer. Dès la fin des années 1960, des chercheurs ont mis en évi- dence que le taux de cancer, dans différentes régions du monde, était inversement proportionnel au taux de sélénium dans les sols !
Dans le cadre d’une étude de qualité – c’est-à-dire randomisée en double aveugle contre placebo –, des femmes atteintes de dysplasie légère (CIN-1) ont pris du sélénium sur levure à raison de 200 μg par jour pendant 6 mois. Au terme de l’étude, on a observé une régression des lésions chez 88 % d’entre elles, contre 56 % dans le groupe placebo. Un résultat plus qu’encourageant, sachant qu’une dysplasie légère régresse spontanément dans 50 à 60 % des cas, dans un délai de 1 à 2 ans (1).
Le sélénium doit être administré à doses supra- nutritionnelles pour produire ses effets thérapeutiques. Dans cette étude d’intervention comme dans d’autres, les chercheurs ont opté pour un apport oral quotidien de 200 μg, soit une dose 4 fois supérieure aux apports
journaliers recommandés chez la femme adulte (50 μg), mais 1,5 à 2 fois inférieure à la limite de sé- curité fixée par différentes autorités sanitaires (300 à 400 g).
Une étude récente a mis en lumière un point intéres- sant : des sujets en bonne santé ont pris 200 μg de sélénium pendant 9 mois. Comme attendu, leur taux de sélénium a augmenté de manière importante (de l’ordre de 54 à 93 %), sauf qu’il est revenu à son niveau de départ 3 mois après l’arrêt de la supplé- mentation (2) ! C’est pourquoi je préconise de ne pas arrêter brutalement la supplémentation au bout de 6 mois et de la poursuivre pendant 3 mois en divi- sant la dose de moitié (100 μg au lieu de 200 μg). De cette façon, on s’assure de conserver plus longtemps le bénéfice thérapeutique retiré de la cure.
Hormis la question de la posologie, il y a aussi celle de la forme de sélénium organique employée. Dans l’essai clinique mené auprès des femmes atteintes de dysplasie légère, les scientifiques ont choisi la forme levure. En fait, les deux formes disponibles sont le sélénium chélaté (sélénométhionine) et le sélénium sur levure (levures enrichies en sélénium). Des deux grandes études d’intervention réalisées dans les an- nées 1990 et 2000 (étude NPC et étude SELECT), il est ressorti qu’il ne fallait, hélas, pas trop compter sur la sélénométhionine comme agent chimioprotecteur. Le paradoxe étant que le sélénium sur levure contient en majorité de la sélénométhionine ! Comme quoi il y a autre chose dans la levure séléniée qui lui confère ses propriétés chimioprotectrices.
Pour info, voici les meilleures sources alimentaires de sélénium : noix du Brésil, céréales complètes, ail, oignons, légumineuses, jaune d’œuf, levure de bière.
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Levure séléniée (levure cultivée sur milieu enrichi en sélénium)
100 μg 2 fois par jour au cours des repas pendant 6 mois, puis 100 μg par jour pendant 3 mois
Curcumine
500 mg par jour pendant 6 mois
Reishi
(Ganoderma lucidum)
600 mg par jour pendant 6 mois
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