Page 6 - Rebelle-Santé n° 191
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Études, chiffres et faits
Coca et Pepsi très généreux...
Les Américains sont trop gros, de plus en plus gros... Pourquoi ? Eh bien, d’étude en étude, d’année en année, la responsabilité des sodas est mise en avant. Light ou pas, on leur attribue une lourde responsabi- lité dans l’épidémie d’obésité et de diabète qui sévit aux États-Unis. C’est tellement flagrant, tellement prouvé, tellement certain, que l’on peut s’étonner du manque d’énergie des pouvoirs publics pour préve- nir la population, lutter contre cette consommation abusive de boissons qui, finalement, conduisent à de graves problèmes de santé. C’est sans compter sur l’acharnement des firmes qui en tirent tous les béné- fices : non seulement elles ont réussi, jusqu’à présent, à faire échouer 29 projets de loi visant à réduire la consommation de sodas ou à améliorer la nutrition, mais elles financent la plupart des groupes d’experts, vous savez, ceux qui nous disent ce qui est bon ou non pour nous. Un article publié dans l’American Journal of Preventive Medicine, dont les auteurs sont Michael Siegel, professeur de la Boston University School of Public Health, et Daniel Aaron, étudiant de cette université, montre que les firmes « achètent » le silence des autorités. 96 organisations de santé ont ainsi été sponsorisées par Pepsi et Coca (l’académie américaine de nutrition et de diététique, l’association américaine de cardiologie...). Difficile d’accepter les millions de dollars de sociétés puis de décrier leur business... Dans leur article, les auteurs citent des exemples de conflits d’intérêts évidents : l’associa- tion Save the Children, par exemple, avait soutenu la mise en place de taxes sur les sodas puis a laissé tom- ber ce combat et a reçu, entre temps, cinq millions de dollars de la part de Pepsi... C’est sans doute le hasard... Mais de la part d’une organisation qui se présente comme « le plus grand mouvement mon- dial indépendant œuvrant pour les enfants », on ne peut que regretter qu’elle ne soutienne pas la baisse de consommation de boissons sucrées qui ravagent la santé des enfants (et des plus grands !).
Muesli : du bio sinon rien !
L’information a été relayée par la télé et la radio : gare au muesli ! Nous devons une nouvelle fois cette enquête à Générations Futures : l’association a acheté 15 paquets de muesli aux fruits non bio et 5 paquets de muesli bio et les a fait analyser. Résultats : 100 % des échantillons non bio analysés contiennent des résidus de pesticides, aucun des échantillons bio analysés n’en contient ! François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, tente d’alerter : « Chaque nouveau rapport réalisé par notre as- sociation vient démontrer l’urgence à agir. Celui-ci révèle encore l’exposition de la population à de trop nombreux résidus de pesticides perturbateurs endocriniens suspec- tés pouvant agir à des doses très faibles. » C’est à cha- cun d’entre nous de prendre conscience de l’importance de nos choix alimentaires. Certes, le bio est un peu plus cher, mais si on achète local et de saison, en privilégiant les protéines végétales, tout devient possible...
Autophagie et autorestauration
Au mois de septembre dernier nous a quittés notre ami Daniel Vignat. Il avait écrit plusieurs articles dans le magazine, il y a quelques années. C’est Gisbert Bölling qui, le premier, m’avait parlé de lui lors d’un stage de jeûne et randonnée. Daniel, ancien publici- taire, avait toujours le mot juste et c’est lui qui, par- lant des effets du jeûne, l’avait défini comme une « autorestauration » : les cellules s’autodigèrent et/ou s’autodétruisent, l’organisme recycle ses matériaux pour survivre. On est tout près de « l’autophagie » qui a valu cette année le prix Nobel de médecine au Japonais Yoshinori Ohsumi. En fait, les cellules s’auto- digèrent quand elles n’ont plus de « carburant », mais c’est aussi un mécanisme de défense de l’organisme qui fait ainsi « le ménage » en « digérant » les cellules malades (cancéreuses, par exemple). Le concept de Daniel Vignat, « l’autorestauration », correspond bien à ces deux facettes du jeûne : l’organisme se restaure (se nourrit) et se restaure (se répare), tout seul comme un grand. Merci Daniel, pour ça et pour tout le reste.
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