Page 8 - Rebelle-Santé n° 224 - 2e Extrait
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NUTRITHÉRAPIE
  troubles métaboliques (diabète), infections virales (zona), troubles auto-immuns (sclérose en plaques), traitements médicamenteux (chimiothérapie), inter- ventions chirurgicales (algodystrophie), troubles in- flammatoires...
LE TRAITEMENT DES DOULEURS CHRONIQUES NEUROPATHIQUES
Bon, disons les choses crûment : il n’existe, à ce jour, aucun traitement spécifique de ce type de douleurs. Bref, on bricole ! On utilise prioritairement des médi- caments « repositionnés », autrement dit des médica- ments n’ayant pas été initialement développés pour traitercegenredeproblèmes,maisquiontbénéfi- cié d’une extension de leur champ de prescription. Les médicaments en question sont des anticonvul- sivants et des antidépresseurs ! Leur intérêt dans le traitement des douleurs neuropathiques découle de leur capacité à diminuer l’excitabilité des neurones (anticonvulsivants) et à agir sur certaines régions cé- rébrales impliquées dans le contrôle de la douleur (antidépresseurs).
Les médecins privilégient donc les anticonvulsivants (prégabaline, gabapentine) et les antidépresseurs (an- tidépresseurs tricycliques, inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline) en traitement de première ligne. Les antidouleurs plus classiques comme les opioïdes n’interviennent qu’en traitement de deuxième ligne (tramadol) ou de troisième ligne (morphine, oxycodone).
BALANCE BÉNÉFICES-RISQUES DES TRAITEMENTS
Quand on s’attarde sur la balance bénéfices-risques des traitements contre les douleurs chroniques neuro- pathiques, on réalise vite que les bénéfices sont faibles et les risques importants.
Concernant les bénéfices, les chiffres parlent d’eux- mêmes :
il faut engager un traitement chez SEPT patients environ pour obtenir une diminution de moitié de l’intensité de la douleur chez UN seul d’entre eux.
Une cruelle vérité ignorée du grand public, bien que ces chiffres aient été publiés dans des revues scienti- fiques de référence.
Pour ce qui est de la partie risques, les témoignages cités plus haut donnent déjà un aperçu des effets se- condaires importants associés à l’utilisation des dif- férentes classes de médicaments. Impossible de tous les répertorier ici. Je vous ai néanmoins concocté un tableau (voir page 31) recensant une série d’effets
secondaires susceptibles d’être provoqués par les mo- lécules les plus couramment prescrites.
Les autorités sanitaires canadiennes ont récemment alerté sur les graves effets indésirables pouvant décou- ler d’une utilisation simultanée d’un anticonvulsivant et d’un opioïde à dose élevée. Ces effets incluent « une dépression respiratoire (ralentissement de la respiration), une sédation (somnolence) accrue, des étourdissements, des évanouissements et la mort. »
EN QUÊTE DU « SAINT GRAAL »
Prise en charge insatisfaisante des douleurs neu- ropathiques, multiplication des cas d’overdoses d’opioïdes... Tout pousse à accélérer la mise au point d’une nouvelle génération d’antidouleurs. Nombreux sont déjà les chercheurs en quête du « Saint Graal », autrement dit de l’antidouleur dont l’efficacité se dou- blerait d’une absence d’effets indésirables. Ces scienti- fiques s’efforcent d’inventer la molécule miracle, alors que notre organisme est déjà capable de fabriquer ce précieux composé.
LE LIPIDE CANNABIMIMÉTIQUE QUI CHANGE LA DONNE
Les lecteurs de Rebelle-Santé qui ont lu mon dernier article sur les douleurs chroniques en général savent déjà de quel composé je parle : le palmitoyléthano- lamide ou PEA. Ce lipide bioactif est l’un des prota- gonistes du système cannabinoïde au sein duquel il contribue à réguler l’inflammation et la douleur. Son mode d’action rejoint, pour bonne part, celui du can- nabidiol, principal actif du cannabis thérapeutique. En plus d’être efficace, le PEA se distingue par un profil sécuritaire sans égal dans l’univers des antalgiques : ni effets secondaires, ni accoutumance, ni dépen- dance, ni interactions médicamenteuses !
« Big Pharma » a bien entendu dédaigné le PEA parce qu’il s’agit d’une molécule d’origine naturelle, donc impossible à breveter. Voilà pourquoi le PEA ne pos- sède, à ce jour, « que » le statut de complément ali- mentaire. Il est disponible sous cette forme depuis 2008. Sa diffusion s’est faite à partir de l’Italie et de l’Espagne, et en 2012, environ 800 000 personnes avaient déjà eu l’occasion de tester le PEA. Cela pour dire que l’on dispose déjà d’un gros recul sur l’utilisa- tion de ce produit.
LA SCIENCE CONFIRME L’EFFICACITÉ DU PEA
Parallèlement, une série d’études cliniques et de rapports de cas impliquant environ 6000 patients, est venue confirmer la capacité du PEA à soulager les douleurs neuropathiques de manière significative.
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