Page 40 - Rebelle-Santé n° 223
P. 40
RENCONTRE
Anne Dufour
Noëllie Gourmelon
NATUROPATHE HOLISTIQUE
Chaque mois, nous partons à la rencontre d’un ou d’une thérapeute. Aujourd’hui, conversation avec Noëllie Gourmelon, naturopathe holistique et praticienne en lithothérapie, massages et techniques énergétiques du monde.
Rebelle-Santé : Quel est votre parcours pour deve- nir thérapeute ?
Noëllie Gourmelon : De formation classique, un Master en action sociale et santé, j’ai d’abord travaillé en association pour aider les personnes fragilisées, notamment dans un contexte de précarité, isolement, souffrance psychiatrique et sociale (qui peuvent al- ler ensemble). Suite aux coupes budgétaires dans le monde associatif, mon métier est devenu impossible : je passais plus de temps à chercher de l’argent qu’à mettre en pratique mes valeurs. Et puis, je suis tombée malade : 2 cancers, avant 30 ans ! J’ai compris que je devais enfin m’occuper de moi et pas seulement des autres. Les médecins ont mis 4 ans à poser les diagnostics (cancer du rein et lymphome folliculaire) car les symptômes étaient atypiques. Pendant que je traitais mon lymphome, je me suis formée en naturo- pathie. La théorie par correspondance et la pratique avec une naturopathe à Brest spécialisée en acupres- sion et à l’origine préparatrice en pharmacie (donc, à son contact, j’ai bien étudié la chimie et l’anatomie). Dans son acception première, c’est un outil d’éduca- tion populaire en santé dont le but est de rendre les personnes autonomes, plus libres. Donc, en quelque sorte, c’est la continuité de mon ancienne vie.
Vous proposez de la naturopathie holistique ?
La naturopathie est vaste, on peut l’aborder sous divers angles, le plus souvent hygiénistes, autrement dit par le corps – sport, phytothérapie, aromathérapie, diété- tique, sommeil, chaud/froid... Moi, j’ai davantage une lecture émotionnelle des messages du corps, car sou- vent une émotion cause un déséquilibre, puis la mala- die s’installe. J’envisage la personne dans son aspect physique, mental, émotionnel, spirituel, et environne- mental. On ne peut pas comprendre, aider ni soigner, sans prendre en compte tout cela. Les personnes que je reçois aujourd’hui, en souffrance, c’est « mon moi » d’avant. Si ça a marché pour moi, ça pourrait marcher pour elles !
Vous traitez aussi via des massages énergétiques, quel rapport ?
Au départ, personne ne croyait à mon cancer du rein, qui touche généralement les messieurs de plus de 70 ans. Mes symptômes étaient vertiges, fatigue, douleurs dans le bas-ventre, et les médecins m’ont répondu, après des dizaines d’examens non concluants : « C’est dans votre tête ». Mais moi je sentais qu’il y avait quelque chose d’anormal. Et puis
40 Rebelle-Santé N° 223