Page 13 - Le Petit Journal de Rebelle-Santé n° 220
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NATURE
«La lavande Aspic, explique Denis, se différencie de la lavande fine et du lavandin par sa com- position ; dans la lavande Aspic, il y a un fort
pourcentage de camphre et de cinéol, ce qui la rend plus polyvalente en aromathérapie. »
Nous partons à quelques kilomètres de là, au lieu-dit « La Pierre Levée », dans la Piège*, juste au-dessus de Laurac- le-Grand. La journée est magnifique, le temps est très clair et les collines nous offrent une vue à 180° sur la plaine du Lauragais, la Montagne Noire au nord et les Pyrénées au sud. Bien sûr, comme presque toujours dans cette région, le vent souffle un peu... mais j’aime bien le vent, alors...
Nous nous divisons en 2 groupes, les « habitués » partent de leur côté et Georges et moi, qui participons pour la première fois, suivons Denis sur le petit chemin de crête pour aller un peu plus loin dans les collines.
Nous allons couper la lavande à la serpette et Denis nous montre comment nous y prendre : « Tu vois, tu poses la serpette à la base des tiges de fleurs, et tu tournes douce- ment autour. Le bouquet doit venir de suite, si tu forces, ce n’est pas le bon geste. »
J’avais un peu peur de manier cet outil mais en réalité c’est très facile, Denis a raison, « ça vient tout seul », il faut seulement faire attention à ne pas se couper !
*La Piège est une petite région située à l'ouest du départe- ment de l'Aude, en limite des départements de la Haute- Garonne et de l’Ariège. Le territoire de la Piège correspond aux anciens cantons de Belpech, Fanjeaux et Salles-sur- l’Hers.
« Bon, on va laisser les gros sacs en toile de jute en haut parce que, quand ils sont pleins, ça pèse, hein ? Alors on remplit nos petits sacs et on les vide au fur et à mesure, ce sera plus facile. » Et nous commençons à « désescalader » la colline, munis de nos sacs et de notre serpette, pour ramasser la lavande sauvage. Elle pousse en abondance sur ces pentes escarpées : le vent est moins fort que sur la crête et nous travaillons tranquillement dans cet envi- ronnement magnifique et les senteurs de lavande, qu’est- ce-que c’est agréable ! Deux heures et demie après, Denis juge la récolte suffisante et nous retournons avec les sacs pleins vers les voitures.
Après une pause-déjeuner « auberge espagnole » dans le jardin de Denis et le départ des ami.es, je reste pour assis- ter à la distillation. Denis a passé des années à distiller des plantes pour la santé et pour la parfumerie. Il a beau- coup travaillé en France, notamment dans les Corbières et les Landes, mais aussi dans plusieurs pays tropicaux. Aujourd’hui, il a cessé toute activité professionnelle et a vendu ses gros alambics.
Mais il en a gardé un petit de 100 litres, construit en inox, qui permet la distillation par entraînement à la vapeur.
Le premier corps est constitué de la chaudière, tout en bas, surmontée par une grille au-dessus de laquelle se trouve la cucurbite remplie de végétaux. Le courant de vapeur traverse les végétaux et monte vers le chapi- teau et le col de cygne. Puis cette vapeur passe dans le serpentin et va se refroidir dans le réfrigérant (le deu- xième corps de l’alambic) où elle se condense pour termi- ner en une phase liquide eau/huile essentielle.
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