Page 112 - Rebelle-Santé n° 193
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SOPHROLOGIE
LA SOPHROLOGIE EN PRATIQUE
Deuil, rupture, chômage
Faire face à la mort d'un être cher, se séparer, perdre son emploi, quelles qu'en soient la cause et les conséquences, la disparition et la rupture ont une action sur notre mental et notre corps. C'est ainsi qu'il faut faire particulièrement attention au premier anniversaire du décès d'un être cher : un accident,
une entorse ou tout autre événement à conséquences corporelles n'est pas rare.
Agir sur le corps pour cAlmer l'esprit
En sophrologie, on sait que le corps agit sur l'esprit et inversement. En se concentrant sur le corps, la relaxation dynamique, spécificité de cette pratique, est justement là pour vider l'esprit, tout en agissant sur le corps : nous faire prendre conscience de notre corps.
Dans le cas d'un deuil, au sens large du terme, ce sera une ressource indispensable, à pratiquer autant qu'on le peut. Chaque relaxation dynamique devra avoir un objectif. L'une et l'autre – la relaxation dynamique et l'objectif – devront être choisis en fonction de votre état du moment : énervement, dépression, colère, douleur, culpabilité, etc.
Vos cibles seront ces émotions qui vous empêchent d'avancer.
Seul-e, je déconseille les visualisations (1), car il est très difficile de ne pas avoir les idées qui vagabondent et les pensées qui tournent en boucle autour de la douleur de la perte, sans pouvoir les retenir.
Je vous propose, tout d'abord, une pratique qui va dynamiser votre corps, et vous faire passer de la passivité à l'activité face au malheur.
Puis, je vous propose l'adaptation d'une pratique qui n'est pas spécifique de la sophrologie, le training autogène de Schultz, indispensable pour retrouver la conscience de son corps dans les moindres détails de sa capacité musculaire, son poids, sa forme, sa température, et ses fonctions vitales telles que le rythme cardiaque et la respiration.
En reprenant possession de votre corps, en conscientisant au maximum les fonctions de votre corps, vous vous redonnez une clarté d'esprit, pour agir hors de l'émotion ultime et paralysante.
Combattre l'anéantissement
Installez-vous debout, les pieds écartés de la largeur du bassin, le dos droit, la tête dans l'alignement du dos, les bras ballants. Le corps est totalement décontracté, juste ce qu'il faut pour être debout.
Fixez un point neutre devant vous, et voyez-y l'émotion forte qui vous anime : colère, chagrin, injustice, etc. Levez le bras gauche à l'horizontale devant vous. Inspirez en gonflant le ventre comme un ballon en levant le bras droit à l'horizontale, fermez le poing et pliez le bras jusqu'à ce que le poing se trouve à côté de l'épaule, votre coude est plié.
Bloquez votre respiration. Dépliez brusquement le bras, en gardant le poing fermé, et visez mentalement cette émotion en soufflant fortement par la bouche tout l'air de vos poumons. Vos deux bras sont alors dans la même position : tendus devant vous.
Chaque mois, un ou plusieurs exercices pour résoudre un problème précis
même prévisible, même prévue, lorsque la perte survient c'est la réalité qui s'impose avec son lot de réalisme, de tristesse et de désespoir. La vérité, jusque-là éventualité, prend les habits de la réalité.
La tête n'y croit pas, le corps flanche.
À l'annonce d'une mort brutale, nombreux-ses sont ceux-celles qui la refusent, et se braquent dans ce refus, comme si en mettant toutes leurs forces dans ce déni, ils allaient faire changer ce qui est définitif.
C'est le corps, qui est alors sursollicité, qui récupère toutes ces tensions. On ne sait plus alors, de l'esprit ou du corps, duquel il faut s'occuper en premier.
112 Rebelle-Santé N° 193 (1) Sophronisation pour les sophrologues, ou état alpha du cerveau.