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Études, chiffres et faits
Du jus de betterave et des exercices pour garder des neurones en forme
Des chercheurs de l’Université Wake Forest, en Caroline du Nord, ont montré que le jus de bette- rave peut augmenter le flux sanguin vers le cerveau chez les personnes âgées. On savait déjà, grâce à d’autres études publiées depuis 2012, que la bette- rave améliorait l’endurance et la tension artérielle chez les patients âgés atteints d’insuffisance car- diaque, l’endurance chez les adultes en bonne san- té, mais aussi chez des patients atteints de bronchite chronique. Ceci s’expliquerait par la richesse de la betterave en nitrate alimentaire, que l’organisme convertit en nitrite, puis en oxyde nitrique (NO). Ce dernier augmente le flux sanguin dans le corps et se diffuse vers les zones du corps hypoxiques ou qui ont besoin d’oxygène, dont le cerveau.
Dans la récente étude américaine, les chercheurs ont associé la prise de jus de betterave (560 mg de nitrates) à la pratique, une heure avant, de 50 mi- nutes de marche, modérément intense, sur tapis roulant. Et les résultats sur la connectivité cérébrale étaient encore meilleurs qu’avec le seul jus de bet- terave.
Un peptide contre la chute des cheveux
La chute des cheveux, tout comme les autres effets de l’âge, est liée à la présence de cellules vieillis- santes – qui ne se divisent plus – que l’organisme ne parvient pas à éliminer. Des scientifiques de l’Erasmus University Medical Center, à Rotterdam, et du Buck Institute for Research on Aging, en Cali- fornie, ont cherché une solution pour débarrasser l’organisme de ces cellules qui abîment les tissus. Ils ont découvert un peptide (assemblage d’acides aminés) capable de pénétrer dans les cellules, qu’ils ont modifié et qui permet l’élimination de ces cellules déficientes, FOXO4-DRI. Ils l’ont utili- sé sur des souris vieillissantes trois fois par semaine pendant 10 mois : les souris n’ont plus perdu leurs poils ! Même si des études chez les humains seront nécessaires avant toute application, les chercheurs pensent avoir trouvé une molécule qui pourrait être la base d’un traitement révolutionnaire contre la chute des cheveux.
Deux verres, ça va...
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, per- sonne n’oserait affirmer le contraire ! Mais, avec modération, est-il aussi dangereux ? Bénéfique ? Inoffensif ? Eh bien, nous ne sommes pas tous égaux devant l’alcool et tous les alcools ne « se valent » pas. Celui d’un bon vin rouge bio riche en resvératrol (molécule réputée, justement, pour ses bienfaits au niveau cardio-vasculaire) peut difficile- ment se comparer avec un mauvais whisky... Selon notre corpulence, notre sexe, notre âge ou notre « terrain », là aussi les effets varient. Des cher- cheurs de Cambridge et de l’University College de Londres ont tenté de faire une « moyenne », basée sur le nombre d’unités d’alcool consommées (une unité correspond à 10 grammes d’alcool pur, soit environ 10 cl de vin à 12°, 25 cl de bière à 5° ou 3 cl de whisky à 40°). On considère comme modé- rée une consommation hebdomadaire d’environ 21 unités pour les hommes et 14 pour les femmes. Pour évaluer l’impact de la consommation d’alcool en fonction des doses, les scientifiques ont analysé les dossiers de près de 2 millions de personnes de 30 ans et plus, sans problèmes cardio-vasculaires au début de l’étude. Et ils ont suivi leur santé pen- dant 4 ans. Les résultats de l’étude, publiés dans le British Medical Journal en mars dernier, montrent que l’alcool bu avec modération est finalement as- sez bénéfique. Les buveurs excessifs n’entrent pas en ligne de compte (au-delà de 50 unités d’alcool par semaine pour les hommes, et 35 pour les femmes). Pour eux, les risques de décès sont les plus forts, toutes causes confondues (cardio-vascu- laires et autres). Mais, pour les 5 % de personnes chez qui, dans les 4 ans de l’étude, ont été diagnos- tiqués des ennuis cardio-vasculaires, la population de « non-buveurs » est plus importante que celle des buveurs modérés : 32 % de crises cardiaques en plus, 52 % de décès par crise cardiaque en plus, 32 % d’anévrismes de l’aorte en plus... et 24 % de décès en plus, toutes causes confondues.
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