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Études, chiffres et faits
par Sophie Lacoste
Vous êtes hypertendu.e ? Vous déprimez ? Achetez un aquarium !
Des chercheurs anglais, de l’univer- sité de Plymouth, de l’université d’Exeter et du National Marine Aquarium, se sont récemment intéressés aux effets sur la santé de la contemplation des poissons. Ils ont pro- fité de la rénovation d’un des grands aquariums du National Marine Aqua- rium pour observer les réactions d’une centaine de personnes assistant à l’introduction progressive des différentes espèces de poissons. Les scientifiques ont alors évalué l’humeur, le rythme cardiaque et la pres- sion artérielle du public. Moins de 10 minutes d’observation des poissons avaient suffi à faire baisser la pression artérielle des personnes qui les regardaient nager. Les visiteurs ont assisté, lors de cette expérience, à la réintro- duction progressive des poissons dans l’aquarium géant qu’ils avaient sous les yeux. Et les chercheurs se sont aperçus qu’au fur et à mesure que la popula- tion de poissons augmentait, la bonne humeur des spectateurs suivait. En conclusion de ces travaux publiés dans la revue Environnment & Behavior, Deborah Cracknell, chercheuse au National Ma- rine Aquarium et co-auteure de cette expérience, se félicite de cette initiative : « Les aquariums sont utilisés dans les cabinets de médecins généralistes et de dentistes afin de déstresser les patients avant leur consultation, mais peu de recherches se sont penchées sur l’effet des milieux sous-marins sur la
Tampons hygiéniques : pas anodins !
Le choc toxique lié à l’usage des tampons hygié- niques semblait avoir disparu depuis la fin des années 1990... Mais, depuis quelques années, des cas sont à nouveau signalés. De quoi s’agit-il ? D’une pathologie grave ressemblant à une infection virale (fièvre importante, éruptions, desquamation de la peau, diarrhée, vomissements, malaises avec maux de tête), mais, en réalité, liée à la proliféra- tion du staphylocoque doré. Ce choc est favorisé par l’utilisation de tampons hyper absorbants, par- fait milieu de culture pour la bactérie... Il est donc recommandé de ne pas garder de tampon plus de 4 heures. Ces derniers mois, des voix s’élèvent pour dénoncer la responsabilité des industriels qui ont refusé jusque-là de donner la formule de leurs tam- pons. France 5 y a même consacré une émission Tampon, notre ennemi intime pour faire le point. Les journalistes de France 5 ont enquêté et trouvé des composants dangereux pour la santé, dont des dioxines (classées cancérogène par l’OMS) ou des phtalates (perturbateurs endocriniens).
Pour être en bonne santé, 4 tasses de café
Eh oui, à condition de ne pas y laisser son sommeil, le café serait un allié pour la santé. C’est ce que révèle l’analyse de plus de 700 études présentée dans la revue Food and Chemical Toxicology : avec 4 tasses par jour, le café apporte des bénéfices sans risque de toxicité aiguë, osseuse, cardio-vasculaire ou comporte-
mentale. Évidemment, il faut choisir du café bio et éviter de le préparer dans une cafetière en aluminium (ou d’utiliser des capsules en aluminium).
santé. »
Fatigue chronique : encore un coup de l’intestin !
Décidément, la flore intestinale n’a pas fini de nous surprendre. D’étude en étude, elle apparaît comme impliquée dans de nombreuses pathologies (ou importante pour les prévenir...) Les chercheurs de l’Uni- versité Cornell avaient déjà identifié des niveaux anormaux de bactéries intestinales spécifiques chez les personnes atteintes de fatigue chronique (ou encéphalomyélite myalgique). Ce lien entre le déséquilibre du microbiote et le syndrome de fatigue chronique est une nouvelle fois prouvé. Les personnes souffrant de fatigue chronique ont, en effet, une flore intestinale particulièrement peu diversifiée. Les scientifiques du Centre d’Infection et d’Immunité de l’École de santé publique de Mailman de l’Université de Columbia ont, eux aussi, constaté des niveaux anormaux de bactéries intestinales spécifiques liées au syndrome de fatigue chronique. Les taux de certaines espèces bactériennes intestinales sont inhabituels (Faecalibac- terium, Roseburia, Dorea, Coprococcus, Clostridium, Ruminococcus, Coprobacillus) et sont fortement associés au syndrome de fatigue chronique. Comme le syndrome du côlon irritable, le syndrome de fatigue chronique semble s’expliquer par des problèmes de communication entre le cerveau et l’intestin (dans un sens et dans l’autre), communication normalement assurée par les bactéries. Ce qu’on ne sait pas, c’est si les modifications de la flore intestinale sont une cause ou un effet du syndrome...
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