Page 6 - Rebelle-Santé n° 195
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Études, chiffres et faits
Accidents cardio-vasculaires : des dépôts de calcium
Une toute récente étude présentée au 66e congrès scientifique de l’American College of Cardiology remet complètement en question le rôle du cho- lestérol dans les accidents cardio-vasculaires. En effet, les chercheurs ont analysé la composition des « plaques » situées à l’intérieur des artères co- ronaires de 224 patients (atteints de diabète mais n’ayant, jusqu’alors, pas de problèmes cardiaques). Chez certains, les plaques accumulées sur les parois des artères étaient plutôt molles (et riches en gras, en cholestérol donc), chez d’autres, elles étaient plutôt calcifiées. Ensuite, les chercheurs ont suivi les participants de l’étude pendant 7 ans. Jusqu’à présent, on pensait que les plaques « molles », riches en gras et plus susceptibles de se détacher des parois et de boucher les artères étaient les plus dangereuses. L’étude montre qu’il n’en est rien, au contraire, et que les accidents cardiaques graves surviennent surtout chez les personnes présentant des plaques calcifiées. Les chercheurs concluent que c’est en faisant baisser le taux de calcium dans les coronaires que l’on pourrait agir efficacement : « Un score zéro de calcium est une garantie de 5 ans contre la crise cardiaque. » D’après les auteurs de l’étude, sans calcium dans les artères, les pa- tients n’auraient pas besoin de statines, même avec un taux élevé de cholestérol.
Ostéoporose : les biphosphonates sur la sellette
Une récente étude, menée à l’Imperial London College et publiée dans la revue Scientific Reports, montre qu’au lieu de renforcer les os, les traite- ments à base de biphosphonates les fragilisent. Ils augmentent le risque de microfissures osseuses et, par conséquent, de fractures, notamment sponta- nées. Les os des personnes prenant des biphospho- nates ont également une moindre résistance méca- nique. Alors, certes, ces traitements améliorent la densité de l’os, mais si c’est pour le rendre plus friable, ils perdent tout leur intérêt. Et, a priori, les résultats de l’étude concluent à un rapport bénéfices/risques défavorable.
Et Protelos® aux oubliettes
Un autre médicament contre l’ostéoporose, Pro- telos® (ranélate de strontium), va disparaître des pharmacies, une fois les stocks écoulés, sans doute, puisque les laboratoires Servier visent fin août pour l’arrêt de la commercialisation. Ses effets secon- daires dangereux (cutanés et cardio-vasculaires) sont avérés depuis plusieurs années.
Jeûner contre le diabète
C’est en Californie, là où les effets du jeûne allié à la chimiothérapie sont étudiés, que le jeûne fait à nouveau parler de lui dans les laboratoires scienti- fiques, mais cette fois en cas de diabète. Lors d’une étude récemment réalisée, les chercheurs ont fait jeûner des souris atteintes de diabète pendant 4 jours et ceci chaque semaine pendant plusieurs mois. Le régime était certes « sévère », mais les ré- sultats spectaculaires : ce jeûne a favorisé la crois- sance de nouvelles cellules pancréatiques produi- sant de l’insuline, réduisant ainsi les symptômes des diabètes de type 1 et de type 2. Les scienti- fiques ont constaté une régénération des cellules ß du pancréas, responsables du stockage et de la li- bération d’insuline, avec un remplacement des cel- lules non opérationnelles par des cellules saines. Le jeûne a également été testé sur des cultures de cellules humaines et a permis de réactiver la pro- duction d’insuline dans les cellules pancréatiques de patients diabétiques de type 1. Ces recherches sont très prometteuses. Ne tentez pas, cependant, de jeûner sans surveillance médicale si vous êtes diabétique.
Vous fumez ? Mangez des brocolis !
Des chercheurs américains viennent de découvrir pourquoi les brocolis étaient si utiles pour limiter la multiplication des cellules cancéreuses : leurs sul- foraphanes limitent la quantité d’un ARN qui met la zizanie dans les cellules. Par ailleurs, la consom- mation régulière de choux et de brocolis est asso- ciée à une baisse de risque de développer un can- cer du poumon chez les fumeurs ou ex-fumeurs de 20 à 55 % – le pourcentage augmente quand on les mange crus ou peu cuits... Les sulforaphanes seraient aussi très utiles en prévention d’autres can- cers : cancer du sein, de l’estomac, de la vessie, du côlon, certaines leucémies... Alors, même si vous ne fumez pas, mangez des brocolis !
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