Page 7 - Rebelle-Santé n° 195
P. 7

Études, chiffres et faits
par Sophie Lacoste
Le sang des dragons de Komodo pour remplacer les antibiotiques
Plus les années passent et plus le nombre de bactéries contre lesquelles les antibiotiques n’ont plus de prise augmente. Or, des chercheurs se sont aperçus que la solution viendrait peut-être des dragons de Komodo : le sang de ces reptiles contient des protéines qui tuent les « super bactéries » résistantes, dont le trop fameux staphylocoque doré. Les scientifiques vont donc essayer de copier les molécules les plus actives du sang de dragon pour en faire des remèdes efficaces contre les bactéries devenues, pour le moment, invulnérables.
Contre le stress : allez au sauna !
À moins que des problèmes cardiaques ne vous le contre-indiquent, n’hésitez pas à vous offrir un pe- tit sauna de temps en temps, vous serez plus zen. Les résultats d’une recherche publiés dans la revue Nature Communications montrent qu’un processus cellulaire appelé autophagie – Yoshinori Ohsumi a eu le prix Nobel de médecine en 2016 pour ses tra- vaux sur l’autophagie –, qui se met en place en cas de stress, peut avoir des effets bénéfiques. L’auto- phagie est un mécanisme naturel que l’organisme emploie pour recycler les cellules trop vieilles ou abîmées et réutiliser leurs composants pour fabri- quer de nouvelles cellules ou produire de l’éner- gie. Les chercheurs ont choisi, pour leur étude, un modèle de vers dont les caractéristiques génétiques sont très proches de celles des humains. Ils les ont fait évoluer pendant une heure dans un milieu où la température était bien plus élevée que la tempé- rature ambiante des laboratoires à laquelle ils sont habitués (36 °C), un peu comme s’ils leur pres- crivaient un sauna. Ils ont constaté que ce stress modéré augmentait l’autophagie et, avec elle, la résistance de ces vers à d’autres stress, en particu- lier liés à l’âge et impliqués dans certaines mala- dies neurodégénératives (comme l’accumulation de protéines agrégées).
Les études épidémiologiques montrent que l’uti- lisation fréquente du sauna est associée à une vie plus longue... Sans doute parce qu’il crée un stress cellulaire momentané et modéré qui chasse d’autres stress « toxiques » et, si l’on en croit cette dernière étude, protège ainsi des maladies neuro- dégénératives.
Les allergies dépendent du mois de naissance
Des chercheurs anglais, de l’université de Sou- thampton, ont étudié le lien entre les allergies et la saison de naissance. Ils ont, pour cela, analysé les données provenant de 367 participants âgés de 18 ans nés sur l’île de Wight. Résultat : mieux vaut naître au printemps ou en été... Car les personnes nées en automne sont plus susceptibles que les autres de souffrir d’eczéma et c’est aussi les natifs d’automne, mais aussi d’hiver, chez qui le risque d’asthme est le plus important. Sans faire de déduc- tions hâtives, on ne peut que penser au Dr Gernez qui prônait la confrontation aux poussières dès le berceau pour ne pas avoir d’asthme par la suite, car les personnes natives du printemps ou de l’été sont confrontées aux teneurs maximales en pollens dès le plus jeune âge.
Baby blues au masculin
On connaît tous le baby blues des jeunes mères après l’accouchement, dépression post-partum at- tribuée surtout aux bouleversements hormonaux, au manque de sommeil... Mais ce que l’on ne sa- vait pas, c’est que certains pères le ressentent aussi. Pas de fluctuations hormonales chez eux, mais du stress, des problèmes relationnels avec la mère de leur enfant, etc. Une étude menée en Nouvelle- Zélande montre qu’environ 4 % des jeunes pères seraient concernés.
Rebelle-Santé N° 195	7


































































































   5   6   7   8   9