Page 63 - Rebelle-Santé n° 231
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LE TRAUMATISME TESTICULAIRE
OU COMMENT ÉVITER LA FIN DE LA PARTIE
Le traumatisme testiculaire fait partie des douleurs syncopales. Derrière la douleur initiale atroce se cache un risque de fracture et de nécrose.
URGENCES
Dr Daniel Gloaguen
                           Accidents de sport (choc sur barre du vélo, football, sports de combat, sports extrêmes...), de moto (choc sur le réservoir), de travail (chute) ou tout simplement coup de pied lors d’une agression... les causes des traumatismes du ou des testicules, qu’on appelle aussi traumatismes des organes génitaux externes, ne manquent pas. Les consé- quences peuvent être graves et ne se limitent pas à la douleur synco- pale qui « cloue » la victime (ou l’agresseur !) au sol. À moins d’en avoir déjà été victime, impossible de définir exactement la nature de la douleur. Une chose est sûre, la marche devient très difficile, de même que la station debout complète dans les minutes ou les heures qui suivent.
PETIT RAPPEL ANATOMIQUE
Le testicule est constitué d’un tissu spécifique à l’origine de la fabrica- tion des spermatozoïdes. Le testi- cule est limité par une membrane fine mais assez rigide appelée albuginée. Le tout est appendu
au cordon spermatique constitué d’une veine, d’une artère, d’un nerf et d’un vaisseau spermatique appelé canal déférent, qui véhi- cule le liquide spermatique.
MÉCANISME
Le traumatisme correspond à un écrasement des testicules, mous, pressés vers le haut contre la sym- physe pubienne osseuse ou les branches ischio-pubiennes. La sévérité de la lésion dépend de la violence du choc et de sa cause.
L’IMPORTANCE DE L’EXAMEN CLINIQUE
L’examen clinique permet d’appré- cier la gravité. Attention : un exa- men précoce, dans les secondes qui suivent le traumatisme, ne per- met pas toujours de préjuger de la gravité, et notamment d’apprécier le développement d’un hématome. Un examen à distance du choc est souvent nécessaire. Dans tous les cas, consulter un médecin s’avère indispensable.
TROIS DEGRÉS DE GRAVITÉ
Il y a plusieurs atteintes possibles, de gravité différente :
• Simple choc – certes doulou- reux – mais sans hématome vi- sible, même quelque temps après le traumatisme. Le ou les testicules sont indemnes, de même que l’al- buginée. Il n’y a pas de sang dans le scrotum.
• Présence d’un hématome au niveau de la peau des bourses qui apparaissent tuméfiées et gonflées. Il peut déborder sur l’intérieur des cuisses.
• Présence d’un hématome dans le scrotum (hématocèle). Le testicule n’est plus palpable.
L’albuginée peut être intacte ou rompue, laissant craindre une rup- ture du testicule suivie d’une pos- sible nécrose.
ÉCHOGRAPHIE
Si l’examen clinique des bourses est essentiel, ne serait-ce que pour éliminer une lésion du pénis ou de l’urèthre, l’échographie va pré- ciser la lésion, en montrant par exemple une lésion de l’albugi- née ou du testicule. On la réserve aux traumatismes testiculaires qui apparaissent comme bénins, sans hématocèle.
EXPLORATION CHIRURGICALE
Si le traumatisme est simple, autre- ment dit sans atteinte testiculaire, l’abstention thérapeutique est la règle et la prise en charge se can- tonne à la prescription d’antal- giques et à la surveillance. En cas d’hématocèle ou d’hématome im- portant des bourses, l’exploration chirurgicale précoce est impor- tante afin de préciser les lésions (rupture de l’albuginée, lésion du cordon...) et d’y remédier (suture de l’albuginée) afin d’éviter une nécrose, synonyme de castration.
Dr Daniel Gloaguen
                       LES FEMMES AUSSI !
Bien que nettement moins douloureux et sans risque pour la fertilité, le traumatisme des organes génitaux extérieurs féminins existe également, d’où le port, à l’instar des hommes, d’une coquille de protection destinée aux femmes lors de la pratique des sports de combat.
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