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JARDIN BIO
Le slow gardening n’est pas nombre de choses, faire beaucoup manque d’organisation, laisser
qu’une affaire de lenteur,
comme le laisse penser le nom donné à cette pratique de jardinage qui nous vient d’outre-Atlantique, même si la question du temps est importante. Globalement, cette façon de jardiner vise une plus grande harmonie avec la nature, l’épanouissement du jardinier au détriment de la productivité du jar- din et des contraintes qui lui sont associées.
Le slow gardening, en deux mots, c’est :
Organiser son jardin pour jardi- ner sans stress, sans s’imposer de contraintes...
Trouver une harmonie entre son propre rythme et celui du jardin pour vivre sereinement le jardi- nage.
Le slow gardening, c’est avant tout est un état d’esprit
Voici plus d’une vingtaine d’années que le concept du « slow » a émergé en réaction à cette perpétuelle accélération du temps que nous ressentons tous dans nos vies : faire vite, faire un grand
en peu de temps... Le slow propose de « ralentir », de ne plus s’enfermer dans une planification, des logiques de toujours plus pour le même temps disponible. Il s’agit de rompre avec ce cycle infernal de pressions, d’obligations et d’excès, notamment d’excès de consommation, et de retrouver du temps pour soi et pour ses proches.
Autrement dit, l’esprit slow au jardin, c’est consacrer en toute sérénité du temps à son jardin et à soi-même pour des activités de jardinage qui nous font du bien. C’est le jardin à vivre.
Cette méthode est-elle faite pour vous ?
Attention, il ne s’agit pas de faire ce qui ne vous correspond pas, ou pas encore ! En effet, le slow gardening comporte une bonne part de « lâcher-prise », or le lâcher-prise ne se décrète pas. Chacun doit prendre conscience de ce qu’il peut nous apporter et s’y mettre en douceur, à son rythme.
Et lâcher prise ne signifie pas
aller. Au contraire, cette « zen atti- tude » repose sur la construction d’une relation particulière avec le jardin (1).
C’est d’abord :
Faire un petit diagnostic pour prendre conscience de votre façon de vivre le jardinage en vous po- sant quelques questions, comme : • Qu’est-ce qui est important pour moi dans le jardinage, qu’est-ce qui me motive vraiment pour jar- diner ? Récolter des légumes sains, produire pour ma famille, dépen- ser moins pour me nourrir, être de- hors, bouger, profiter de la beauté de la nature... ?
• Est-ce que le jardinage est une contrainte ? Parfois, souvent ? Est- ce que « je me mets trop de pres- sion » pour faire les choses à une date donnée, lorsque je m’absente, pour réussir une culture, pour que tout soit impeccable... ?
• Ai-je tendance à m’inquiéter lorsque je n’arrive pas au résultat prévu ou lorsque les plantes sont malades, lorsque la météo est « mauvaise »... ?
Rebelle-Santé N° 231 69
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